Intervention de Gilles Boeuf

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 13 mars 2019 à 10h00
Audition conjointe de Mme Isabelle Autissier présidente de wwf-france et de M. Gilles Boeuf président du conseil scientifique de l'agence française pour la biodiversité

Gilles Boeuf, président du conseil scientifique de l'Agence française pour la biodiversité :

En écologue, je dirais qu'il n'y a pas de place pour les loups partout. Mais il y a des endroits où ils peuvent très bien s'installer. Certaines hordes de loups n'attaquent jamais les moutons... Cela n'a donc pas de sens d'augmenter les prélèvements sans choisir à quel endroit on abat des loups - d'autant qu'on risque de désorganiser les meutes. Le loup peut aussi aider à réguler les populations de sanglier. Le film Saisons de Jacques Perrin montre des loups attaquer des sangliers en Pologne. D'ailleurs, chez nous, les loups n'ont pas été réintroduits : ils sont revenus à cause de la déprise agricole. Si l'on avait gardé dans le Mercantour des entreprises florissantes de fermage de montagne, il ne serait pas revenu tout seul. C'est très différent de l'ours. Il y a de la place aussi pour le lynx. Il faut effectivement une gestion des stocks en fonction de l'abondance. La collaboration avec les chasseurs est ici essentielle. C'est le cas avec les sangliers, dont on n'arrive pas à maîtriser la prolifération, ce qui est très embêtant.

J'ai des vaches dans ma réserve, contre l'avis du ministère, parce que cela me permet de maintenir 84 espèces de scarabées, qui mangent de la bouse de vache. Tout est question de bon sens. Je préfère avoir le monde de la chasse avec moi plutôt que contre moi. Il faut faciliter le dialogue.

Enfin, je veux dire qu'il n'y a pas d'équivalent de l'agence dans le monde. Nous sommes pionniers.

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