Intervention de Annick Billon

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 7 mars 2019 : 1ère réunion
Audition de Mme Catherine Troendlé vice-présidente du sénat présidente de la délégation à la communication et à public sénat

Photo de Annick BillonAnnick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes :

Je souhaite revenir sur les difficultés qui peuvent se poser à notre délégation pour communiquer. Nous en avons fait l'expérience au cours de la précédente session, lors de la discussion du projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, car le point de vue que nous défendions était quelque peu isolé au sein du Sénat.

Je voudrais insister sur un autre point : lorsque la délégation s'est emparée du sujet des mutilations sexuelles féminines, la conférence de presse organisée le jour de la publication du rapport de Maryvonne Blondin et Marta de Cidrac a donné lieu à un nombre relativement limité d'articles de presse, sauf dans des médias spécialisés - pour l'essentiel en ligne. Pourtant, ce rapport de la délégation, c'est incontestable, est devenu un document de référence dans ce domaine. Nous venons d'ailleurs d'apprendre, quelques jours avant la discussion en séance publique de la proposition de résolution inspirée par ce rapport d'information, que le Gouvernement annonçait la mise en oeuvre d'un plan de lutte contre l'excision. C'est très positif, même si ce plan ne mentionne aucunement nos réflexions, pourtant largement antérieures à cette annonce. La même remarque vaut pour la réflexion engagée par le Gouvernement sur le congé maternité des agricultrices, qui ne se réfère pas non plus à notre rapport d'information de 2017 sur les agricultrices, à un moment où le Sénat, par sa délégation aux droits des femmes, était la seule institution à travailler sur ce sujet...

De manière générale, il faut comprendre que les retombées médiatiques de nos travaux sont très largement fonction des sujets retenus. L'an dernier, quand nous avons choisi de mettre l'accent sur les violences faites aux femmes, en lien avec l'annonce par le Gouvernement d'un projet de loi sur ce sujet, nous avons travaillé dans un contexte d'omniprésence médiatique de ces thématiques. Notre réflexion, pourtant originale, s'en est trouvé difficile à mettre en valeur, dans la masse des informations quotidiennement diffusées par tous les médias. Le contexte était bien différent au cours de la session 2016-2017, quand nous étions les seuls à travailler sur les agricultrices : notre rapport a alors suscité beaucoup d'intérêt de la part des médias, nationaux et locaux. Le choix du sujet est donc essentiel en termes de communication.

Un point, pour finir : notre délégation travaille beaucoup, les droits des femmes sont un sujet très valorisé à l'heure actuelle, mais il ne faudrait pas qu'au Sénat, on ne parle de nous que le 8 mars...

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion