Mes chers collègues, nous entendons ce matin Catherine Troendlé, vice-présidente du Sénat, présidente de la Délégation à la communication et à Public Sénat, sur la politique de communication du Sénat.
Madame la présidente, nous sommes heureux de cette opportunité de réfléchir ensemble à la manière de valoriser les travaux de la délégation, dans le cadre d'une politique de communication institutionnelle modernisée et exigeante.
Je vous laisse sans plus tarder la parole, puis nous aurons ensemble un échange.
Madame la présidente, chers collègues, je suis ravie de cette occasion de vous présenter les moyens que le Sénat consacre à la communication des commissions et des délégations.
(Un power point est projeté pendant l'intervention de Mme Troendlé)
Je suis accompagnée du Secrétaire général du Sénat, M. Jean-Louis Schroedt-Girard, de M. Charles Waline, directeur de la Communication, et de Mme Anne Esambert, conseillère au sein de cette direction.
Lorsque j'ai pris mes fonctions de présidente de la Délégation à la communication et à Public Sénat, j'ai constaté que malgré les années passées au Sénat, je n'avais pas une vision complète des activités de la direction de la communication et, surtout, que je n'en maîtrisais pas tous les outils. Aussi ai-je pensé qu'il en était de même pour mes collègues. C'est pourquoi j'ai proposé à M. le Président du Sénat de m'autoriser à venir les présenter devant chaque commission et délégation. Ces interventions sont aussi l'occasion, pour vous, de rencontrer les référents qui sont dédiés, au sein de la Direction de la communication, à la structure dont vous êtes membres. Bien entendu, outre ce référent, l'ensemble de la direction de la communication demeure à votre disposition.
Ma présentation s'appuiera sur un PowerPoint présentant les moyens de la direction de la communication, puis je répondrai à vos interrogations. N'hésitez pas à me faire part d'éventuelles attentes particulières qui n'auraient pas été exposées pendant mon intervention.
À l'issue de l'ensemble de mes présentations devant les commissions et les délégations, un PowerPoint intégrant l'ensemble des remarques formulées vous sera transmis.
Présentons tout d'abord l'équipe dédiée au service de presse. Ses missions consistent à assurer la communication institutionnelle du Sénat auprès des journalistes et à apporter un appui logistique aux demandes émanant des diverses instances représentatives du Sénat, qu'il s'agisse des commissions, des délégations, des structures temporaires de contrôle ou des groupes d'amitié. Nous sommes là au coeur du sujet !
Comme vous le savez, tous les travaux législatifs et de contrôle peuvent faire l'objet d'une communication à destination de la presse, à travers des supports divers : communiqués de presse, communiqués de séance, points de presse, auditions ouvertes à la presse... C'est donc un vaste panel qui peut être déployé à la demande des commissions, des délégations et des autres instances du Sénat.
Je voudrais insister aussi sur le fait que le service de presse du Sénat assure l'interface entre ces instances et les journalistes, par exemple en répondant aux nombreuses demandes d'information qui leur sont adressées par ces derniers, en diffusant et mettant en ligne les communiqués et les invitations aux événements ouverts à la presse, et en encadrant les journalistes présents au Sénat. Une autre action consiste à accompagner la communication institutionnelle lors des déplacements « sur le terrain », en organisant des contacts avec la presse et les télévisions locales.
De quels outils dispose le service de presse pour remplir toutes ces missions ?
Tout d'abord, ce service dispose d'un fichier de contacts presse considérable, régulièrement mis à jour dans le cadre d'un marché public. Cette base de contacts est adossée à une puissante plateforme d'envoi qui permet d'adresser nos communiqués à plusieurs centaines de contacts (voire à plusieurs milliers). C'est un véritable emailing de masse. Cet outil permet également de cibler les journalistes susceptibles d'être intéressés par les communiqués en fonction des thématiques traitées et d'affiner leur diffusion. Ainsi, en 2018, 50 points presse ont été organisés au Sénat et 315 événements ont été ouverts à la presse.
La plateforme de diffusion offre différentes possibilités statistiques, pour connaître précisément le taux global d'ouverture d'un communiqué de presse, le nombre de destinataires l'ayant ouvert et le nombre et l'identité des destinataires ayant choisi de se désinscrire de nos listes de diffusion. Nous sommes en mesure de savoir quel destinataire a ouvert ou non le communiqué de presse, s'il a été ouvert une ou plusieurs fois, etc.
J'en viens à l'accueil des journalistes au Sénat. La direction de la communication délivre des accréditations aux journalistes qui en font la demande - accréditations temporaires et accréditations annuelles - permettant la délivrance d'un titre d'accès au Sénat.
Absolument. Nous y reviendrons. En 2018, 120 journalistes ont bénéficié d'une accréditation annuelle permanente, 1 400 journalistes ont assisté à des événements institutionnels ouverts à la presse et 200 journalistes ont été présents aux séances de questions d'actualité.
S'agissant maintenant du suivi des retombées de presse, je voudrais attirer votre attention sur la revue de presse du Sénat. Le service de presse met en ligne quotidiennement toute l'année, du lundi au vendredi, une revue de presse accessible en ligne à l'ensemble des sénatrices et sénateurs. Ce document porte sur l'activité institutionnelle du Sénat. Les articles publiés font l'objet d'un classement thématique. La revue de presse comporte des articles de presse écrite, nationale et régionale, des dépêches AFP ainsi que des alertes radio et télé. Le cas échéant, elle comporte des articles parus sur le web.
Chacun d'entre nous peut disposer d'un outil de veille personnalisé, dit OVP, afin de personnaliser cette revue de presse autour de quelques mots-clés. De plus, après chaque conférence de presse, le service de presse réalise une revue de presse thématique adressée aux organisateurs, ce qui permet le suivi des retombées médiatiques après l'événement. Pour vous donner des ordres de grandeur, 15 500 articles ont été diffusés en 2018 dans la revue de presse du Sénat. On assiste à une véritable montée en puissance, puisque l'on a constaté une augmentation de 32 % au cours des cinq dernières années. Quant aux comptes ouverts dans le cadre de l'OVP, ils sont au nombre de 177.
J'en viens à la rédaction multimédia du Sénat, un axe essentiel de notre politique de communication. Cette équipe a pour missions :
- de mettre en valeur les travaux du Sénat à travers les réseaux sociaux et notre site Internet, l'objectif étant de toucher des publics aussi divers que possible : sénateurs bien sûr, mais aussi professionnels du droit, journalistes, lobbys, grand public, étudiants, jeunes... ;
- d'apporter un appui logistique aux commissions, missions et délégations dans leur communication multimédia, par la réalisation de vidéos, d'infographies, de pages web, de brochures, etc.
L'efficacité de cette communication suppose d'intervenir en temps réel, de s'appuyer sur un ou deux messages simples et forts qui soient adaptés au public choisi. Elle doit aussi être illustrée : il est impératif qu'elle soit accompagnée d'un média - vidéo, photo, infographie - j'y reviendrai.
Dans cet esprit, le respect du pluralisme est essentiel, ce qui implique un décompte minutieux des temps de parole et du nombre de publications par groupe politique. Il faut à la fois éviter de surreprésenter les groupes minoritaires, qui sont très actifs, et de donner le sentiment que l'on attribue une importance excessive aux groupes majoritaires.
L'égal traitement de toutes les commissions et délégations est, lui aussi, un enjeu décisif de cette communication, alors que toutes les réunions se déroulent en même temps (le mercredi matin pour les commissions, le jeudi pour les délégations), ce qui implique parfois de devoir choisir entre deux réunions d'égale importance... Vous mesurez la difficulté !
Un autre enjeu fondamental de cette communication est incontestablement sa neutralité. Là encore, l'exercice est complexe car les réseaux sociaux du Sénat ne sont pas les outils de communication du Président du Sénat ou des présidents de commissions ou de délégations. Cela n'empêche pas le Sénat de retweeter ou de partager sur Facebook les publications des sénateurs qui ont un rapport direct avec les travaux des commissions et de délégations ou de la séance publique.
Il est important de prendre conscience du fait qu'il faut tweeter au départ pour avoir une chance d'être repris.
En effet, il nous appartient de nous approprier et de retweeter des messages qui sont élaborés dans un esprit de communication institutionnelle. C'est primordial pour valoriser les travaux du Sénat. Le seul tweet du Sénat ne saurait suffire...
En ce qui concerne maintenant la rédaction multimédia du Sénat, vous connaissez tous et toutes le site Internet de notre institution. Cet outil est indispensable au rayonnement de notre travail. Le succès du site du Sénat est dû à un effort constant, depuis son origine en 1996, en faveur de la publication de contenus toujours plus nombreux et d'une actualisation immédiate de ses pages, liée à une volonté de mise en ligne en temps réel. Le succès est au rendez-vous puisque ce site peut se prévaloir de 8 millions de visiteurs et de 26 millions de pages vues.
Huit millions de visiteurs, cela nous situe comment par rapport à d'autres sites institutionnels ?
Notre site bénéficie d'une très bonne visibilité. Il est très bien référencé et sa convivialité est très appréciée par rapport à celle de la plupart des autres sites institutionnels.
S'agissant des applications et vidéos, je vous rappelle l'existence de deux applications permettant de suivre l'examen des textes en temps réel : « En Séance » et « En commission ». De plus, une plateforme vidéo (videos.senat.fr), entièrement refondue en octobre 2016, permet de télécharger soi-même les vidéos, notamment pour les retweeter.
J'aimerais attirer votre attention sur d'autres sites internet du Sénat :
- le site Open data - data.senat.fr -, destiné aux développeurs qui souhaiteraient reprendre librement les données du Sénat ;
- et un site destiné aux enfants, Sénat Junior, refondu en 2015 et très apprécié de la communauté éducative (notamment pour préparer une visite au Sénat). Je vous invite à le faire connaître dans vos territoires. J'en ai fait l'expérience auprès des maires de mon département, qui l'ont par la suite transmis aux responsables des établissements scolaires. Ce site, très ludique, est très adapté au public jeune, pourtant assez difficile à atteindre aujourd'hui. On compte d'ailleurs 131 000 visites sur le site Sénat junior. Or il est impératif, je pense que nous sommes tous d'accord sur ce point, de sensibiliser les jeunes à toutes les questions afférentes à la citoyenneté.
Un mot sur la refonte du site Internet du Sénat, en cours depuis le mois de février 2019 et qui devrait aboutir au second semestre 2020. Ce chantier poursuit quatre objectifs : sécuriser l'actualisation du site au quotidien, le rendre accessible sur tous les terminaux (notamment les tablettes et smartphones), moderniser son graphisme, alléger la page d'accueil et simplifier les parcours utilisateurs, et enfin proposer des outils de participation et d'interactivité en direction des citoyens.
J'en viens au lancement prochain d'un site de « fact checking » : infox.senat.fr, sur lequel seront recensées toutes les fausses informations circulant sur le Sénat et les contre-argumentaires permettant de les désamorcer. J'y insiste : le Sénat sera la première assemblée parlementaire au monde à disposer de son propre site de « fact checking ». C'est tout à fait exceptionnel ! Il s'agira pour les sénateurs d'une « boîte à outils » qui leur permettra de répondre à toutes les questions dont ils sont régulièrement saisis.
En principe au mois d'avril 2019.
Il faut absolument apporter des réponses aux questions qui sèment le doute dans l'esprit de nos concitoyens. Tel est précisément l'objet de ce site.
S'agissant maintenant des réseaux sociaux, je souligne que le Sénat est présent sur Facebook, Linkedin, Tweeter, Instagram et Snapchat. Ces réseaux, dont nous ne sommes pas, dans cette salle, nécessairement familiers, visent des publics très différents. Les statistiques confirment que le Sénat est très présent sur les réseaux permettant de toucher les publics jeunes et professionnels.
Pour finir sur ce point, je vous invite à ne pas hésiter à partager les publications du Sénat sur vos comptes Facebook et à retweeter les tweets du Sénat, car plus une information est partagée, plus elle devient virale. Je vous suggère aussi de suivre les formations proposées par la direction de la communication, et à lui soumettre vos besoins.
Vous voyez à l'écran d'autres outils de communication qui sont à votre disposition. Il s'agit des infographies, qui permettent, souvent mieux que des mots, de diffuser des messages aisément compréhensibles. 65 infographies ont été réalisées en 2018, notamment cinq brochures et des illustrations que vous pouvez librement vous approprier dans vos activités de communication.
Depuis le site du Sénat. Grâce à sa refonte, il sera plus facile à l'avenir d'utiliser ces images.
Ces infographies sont triées par sujets et présentes sur différentes pages du site. Il y en a sur la page Internet de la délégation, par exemple.
Quant aux vidéos, 195 ont été produites en 2018, soit environ 17 par mois. Ces vidéos peuvent porter sur le travail sénatorial, le patrimoine, les événements du Sénat... Elles ont accessibles depuis un portail dédié.
Abordons maintenant la communication de la délégation aux droits des femmes. Vous disposez à la direction de la communication, comme chaque structure du Sénat, d'un interlocuteur dédié - ou plutôt d'une interlocutrice, ici présente.
En 2018, la délégation a organisé huit événements ouverts à la presse. Le suivi de ses travaux a suscité la présence de quatorze journalistes. Trois communiqués à la presse ont été diffusés au nom de la délégation. Au cours de la période, neuf vidéos ont été consacrées aux travaux et aux déplacements de la délégation. Vous voyez à l'écran diverses infographies réalisées à l'attention de la délégation, par exemple lors de la rencontre avec des élues locales organisée le 8 mars 2018 ou sur la composition de la délégation.
Merci, madame la présidente. Je regrette le faible nombre de communiqués de presse de la délégation : il y a certainement là un effort à effectuer pour améliorer la visibilité médiatique de nos travaux. Encore faut-il bien sûr, que ces communiqués soient repris... Je voudrais revenir également sur les vidéos réalisées par la direction de la communication, notamment à l'occasion de déplacements. Je confirme que cet outil est très apprécié et qu'il faudrait probablement attribuer davantage de moyens à cette structure. Par exemple, je regrette que le prochain déplacement programmé le 18 mars dans le cadre de notre rapport d'information sur le football féminin en vue du Mondial 2019, ne puisse être couvert. Je rappelle aussi que les captations vidéo des colloques ont un coût... Comme vous, je souligne l'intérêt, en termes de communication, des infographies, et j'estime que nous devrions mobiliser plus régulièrement cette formule. Nous y travaillerons. Quant au site Sénat junior, je suis d'accord, c'est une belle réalisation qui doit être mise en valeur.
Je peux en témoigner : j'ai reçu au Sénat le conseil municipal des jeunes de ma commune, très motivé et passionné par cette visite. Je tiens à souligner la qualité de l'accueil que ces jeunes ont reçu de la part du personnel du Sénat qui les a accompagnés. Ils se souviendront longtemps de cette belle opportunité !
Je remercie notre collègue Catherine Troendlé d'avoir pris l'initiative de cette rencontre, très intéressante. Je m'aperçois que nous n'utilisons pas tous les outils de communication qui sont mis à notre disposition : il est donc important de nous permettre de nous les approprier, et c'est tout l'intérêt de cette réunion. Je voudrais pour ma part relever un aspect de la communication sur lequel le Sénat pourrait faire plus d'effort. Il s'agirait de privilégier une manière de s'exprimer qui associe plus systématiquement le féminin : « Françaises et Français », « citoyennes et citoyens », par exemple, cela a du sens ! Même l'Académie française, dont on connaît les réticences dans ce domaine, s'est récemment prononcée en faveur de la féminisation des noms de métier ! Cela devrait nous conduire à nous interroger sur la féminisation, par le Sénat, de certains termes comme, par exemple, celui de « rapporteures »...
La communication inclusive et l'usage du « point milieu » ne font pas l'unanimité entre nous !
Le débat sur les noms de métier a, dans mon département, suscité un certain émoi et j'ai reçu de très nombreux mails de protestation de femmes sapeurs-pompiers volontaires, très inquiètes à l'idée d'être qualifiées de « sapeuses-pompières » !
Je ne souhaitais pas ouvrir ce débat, car j'ai bien conscience que nous sommes loin du consensus en la matière. Pourtant, je maintiens l'intérêt de s'adresser tant aux citoyennes qu'aux citoyens. Une femme peut ne pas se sentir vraiment concernée par un discours qui semble ne s'adresser qu'aux « citoyens »...
De même, notre assemblée est constituée de sénateurs et de sénatrices...
Peut-être serait-il opportun d'envisager une mise à jour des documents de communication exposés dans les vitrines de l'immeuble du 26 rue de Vaugirard. Depuis le renouvellement de 2017, la féminisation du Sénat a progressé. Ces données doivent donc être actualisées. C'est appréciable pour l'image du Sénat. Je voudrais aussi évoquer cet outil remarquable de valorisation du travail sénatorial que constituent les visites du Sénat. Nous devons être en mesure d'en proposer à nos concitoyens de nos territoires : or il devient difficile d'organiser ces visites, qui doivent désormais être anticipées très longtemps à l'avance.
Il faut être conscient du fait que le Sénat accueille un nombre conséquent de visiteurs, par exemple lors des Journées du patrimoine ou dans le cadre de visites organisées par des sénateurs pour leurs invités. Je vous ferai parvenir très prochainement les textes réglementant l'organisation de ces visites par les sénateurs.
Je souhaite revenir sur les difficultés qui peuvent se poser à notre délégation pour communiquer. Nous en avons fait l'expérience au cours de la précédente session, lors de la discussion du projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, car le point de vue que nous défendions était quelque peu isolé au sein du Sénat.
Je voudrais insister sur un autre point : lorsque la délégation s'est emparée du sujet des mutilations sexuelles féminines, la conférence de presse organisée le jour de la publication du rapport de Maryvonne Blondin et Marta de Cidrac a donné lieu à un nombre relativement limité d'articles de presse, sauf dans des médias spécialisés - pour l'essentiel en ligne. Pourtant, ce rapport de la délégation, c'est incontestable, est devenu un document de référence dans ce domaine. Nous venons d'ailleurs d'apprendre, quelques jours avant la discussion en séance publique de la proposition de résolution inspirée par ce rapport d'information, que le Gouvernement annonçait la mise en oeuvre d'un plan de lutte contre l'excision. C'est très positif, même si ce plan ne mentionne aucunement nos réflexions, pourtant largement antérieures à cette annonce. La même remarque vaut pour la réflexion engagée par le Gouvernement sur le congé maternité des agricultrices, qui ne se réfère pas non plus à notre rapport d'information de 2017 sur les agricultrices, à un moment où le Sénat, par sa délégation aux droits des femmes, était la seule institution à travailler sur ce sujet...
De manière générale, il faut comprendre que les retombées médiatiques de nos travaux sont très largement fonction des sujets retenus. L'an dernier, quand nous avons choisi de mettre l'accent sur les violences faites aux femmes, en lien avec l'annonce par le Gouvernement d'un projet de loi sur ce sujet, nous avons travaillé dans un contexte d'omniprésence médiatique de ces thématiques. Notre réflexion, pourtant originale, s'en est trouvé difficile à mettre en valeur, dans la masse des informations quotidiennement diffusées par tous les médias. Le contexte était bien différent au cours de la session 2016-2017, quand nous étions les seuls à travailler sur les agricultrices : notre rapport a alors suscité beaucoup d'intérêt de la part des médias, nationaux et locaux. Le choix du sujet est donc essentiel en termes de communication.
Un point, pour finir : notre délégation travaille beaucoup, les droits des femmes sont un sujet très valorisé à l'heure actuelle, mais il ne faudrait pas qu'au Sénat, on ne parle de nous que le 8 mars...
J'aimerais revenir sur les vidéos réalisées à l'occasion de déplacements. Mme Troendlé a évoqué l'impératif d'équilibre qui s'attache à la répartition de ces vidéos entre les différentes instances du Sénat. Je comprends que vous regrettiez que le déplacement programmé le 18 mars ne puisse faire l'objet d'un reportage vidéo, mais nous serons en mesure de vous aider à organiser un point presse local. Par ailleurs, la délégation a bénéficié d'un nombre substantiel de vidéos, qu'il s'agisse de mettre en valeur des colloques, des déplacements ou des auditions. La couverture des déplacements de la délégation aux entreprises, par exemple, n'est pas plus favorable : nous tenons un décompte très précis de ces réalisations. Les présidents de groupes sont mensuellement informés des statistiques que nous établissons dans le respect du pluralisme qui constitue, comme l'a relevé Mme Troendlé, un enjeu majeur de notre communication institutionnelle.
Pour en revenir aux thématiques traitées par la délégation, elles présentent un grand intérêt pour la communication du Sénat car elles concernent des sujets de société. Il s'agit de débats de fond auxquels le Sénat doit apporter sa contribution. Par ailleurs, nous pouvons mettre l'accent sur l'accompagnement de vos travaux dans la durée, car il est important d'assurer le suivi des rapports du Sénat. Le cas du rapport d'information sur les agricultrices est emblématique à cet égard puisqu'il continue, presque deux ans après son adoption, à susciter un grand intérêt.
En réponse à M. Laménie, je précise que l'immeuble du 26 rue de Vaugirard sera prochainement en travaux : les vitrines seront donc mises à jour quand ceux-ci seront terminés.
Mes chers collègues, il nous reste à remercier Catherine Troendlé pour sa disponibilité auprès de nous ce matin. J'étends ces remerciements à Monsieur le Secrétaire général du Sénat et à toute l'équipe de la direction de la Communication. Ces échanges nous serons incontestablement très utiles. Merci à vous.
Mes chers collègues, notre second point de l'ordre du jour concerne le vingtième anniversaire de la délégation, qui est pour nous l'un des éléments marquants de cette année 2019. Nous avons déjà évoqué ensemble cette perspective.
Je rappelle que la loi fondatrice des deux délégations aux droits des femmes - de l'Assemblée nationale et du Sénat - a été adoptée en juillet 19991(*). La première réunion de notre délégation sénatoriale s'est tenue le 30 novembre 19992(*). Parmi nos prédécesseurs au sein de la délégation, je me dois de mentionner tout particulièrement le nom de notre illustre collègue Lucien Neuwirth, à qui l'on doit la loi de décembre 1967 qui a légalisé la contraception.
Un bel hommage à Lucien Neuwirth a d'ailleurs été rendu en février 2017 par notre délégation, à l'occasion de l'anniversaire de cette loi décisive pour les droits des femmes.
Pour en revenir à notre manifestation, nous avons différentes questions de base à nous poser avant de définir une ébauche de programme pour cet événement.
Tout d'abord la date : il me semble qu'un jeudi matin pourrait être indiqué, car c'est le moment de la semaine dédié aux délégations. Nous pourrions prévoir cet événement entre 9h30 et 13 heures environ.
Je vous suggérerais volontiers la date du jeudi 10 octobre, avant la période la plus chargée de la session.
Qu'en pensez-vous ?
Cette date ne devra-t-elle pas être remise en cause si cette semaine-là, les questions d'actualité ont lieu le mardi ?
L'organisation d'une telle manifestation doit s'anticiper, et il me semble difficile d'attendre la finalisation du calendrier de la prochaine session. De plus, compte tenu de l'importance de cet anniversaire, nous pouvons, à mon avis, nous émanciper du calendrier prévisionnel des questions d'actualité au Gouvernement.
Je constate que nous sommes d'accord pour travailler sur cette hypothèse, sous réserve de contraintes que nous ne sommes pas, à ce stade, en mesure de prévoir.
J'en viens au public qui pourrait être associé :
- l'ensemble de nos collègues en activité, bien sûr ;
- tous les anciens membres de la délégation, et bien évidemment au premier chef les anciennes présidentes (Mmes Gisèle Gautier, Michèle André, Brigitte Gonthier-Maurin et Chantal Jouanno).
Nous devrions sans doute, si vous en êtes d'accord, élargir ce panel à l'ensemble des personnes auditionnées ces dernières années. De nombreux partenaires - experts, responsables associatifs, universitaires, etc. - nous accompagnent régulièrement dans nos travaux. Il me semble important de les associer.
Qu'en pensez-vous ?
Bien évidemment, nos collègues de la délégation de l'Assemblée nationale seront invités, de même que la secrétaire d'État chargée des Droits des femmes.
Le Défenseur des droits me semble aussi devoir faire partie des personnalités invitées.
Cela va sans dire. Ses auditions sont toujours très appréciées.
Le choix du public invité commande celui de la salle : la salle Médicis présente l'intérêt d'avoir l'aspect d'un hémicycle, ce qui la rend appropriée à une réunion dédiée à une instance parlementaire. Il faut bien sûr s'assurer que ce choix reste compatible avec le nombre de personnes que vous souhaitez inviter... Car je pense que nous serons tous désireux d'associer à cet anniversaire des personnalités de nos territoires - élues, responsables associatives... Ces initiatives avaient été fort appréciées dans nos territoires, le 8 mars 2018. Nous pourrions imaginer que chaque membre de la délégation puisse venir, par exemple, avec deux invités de son département.
Pour ma part, je trouve la salle Médicis un peu protocolaire. Elle ne correspond pas vraiment, à mon avis, à la dimension festive que nous devrions donner à cette commémoration. Pourquoi pas les Salons de Boffrand, qui permettent une configuration plus souple ? À Clemenceau aussi, on pourrait imaginer un aménagement moins classique.
En effet, il pourrait être possible de choisir une disposition plus conviviale que la tribune des intervenants... Essayons d'envisager un aménagement créatif !
Un point important : voulons-nous un enregistrement vidéo ou quelque chose de plus intimiste ?
Je constate que cette proposition d'enregistrement vidéo recueille votre approbation unanime !
Évoquons maintenant le programme de cette matinée. Nous allons solliciter notre président, Gérard Larcher, pour nous assurer que son agenda lui permettra d'être présent à nos côtés. Le président répond toujours favorablement à nos invitations et nous pouvons lui en être très reconnaissants. Je suis pour ma part particulièrement sensible à la disponibilité dont il fait preuve lors des événements que nous organisons. Cet anniversaire ne peut avoir lieu sans lui !
Ne pourrions-nous pas envisager une manifestation commune avec la délégation de l'Assemblée nationale ?
Ce serait en effet l'idéal, mais nous n'avons pas tout à fait les mêmes façons de travailler, bien que nous partagions les mêmes convictions et des objectifs similaires. Nous risquons de surcroît d'être confrontés à des difficultés d'organisation : il sera compliqué de valoriser en trois heures les travaux des deux délégations... Je suis certaine que, pour notre seule délégation, la matinée passera très vite. Alors, imaginez pour deux délégations !
Comment envisagez-vous le programme ? Nous devons réfléchir à une formule qui mette en valeur nos travaux et les membres de la délégation qui l'ont fait vivre depuis vingt ans. Nous devrons à la fois rappeler les circonstances historiques de la création des délégations parlementaires aux droits des femmes, parler des travaux qui ont jalonné ces vingt années et évoquer les personnes qui ont animé cette structure pionnière. Il nous reviendra d'atteindre un équilibre entre ces deux exercices : parler de soi et ouvrir sur l'extérieur, en faisant intervenir nos interlocuteurs et partenaires. Notre manifestation devra également être festive et chaleureuse.
En effet, cet anniversaire devra être animé et rythmé. Il faudra aussi, bien sûr, que nous rendions hommage, à l'occasion de cette célébration, à la première présidente de notre délégation, Dinah Derycke, décédée prématurément en fonctions en 2002.
S'agissant des combats menés par la délégation depuis vingt ans, il faudra susciter des témoignages sur les événements saillants qui ont permis d'obtenir des avancées. Il y aura non seulement des interventions orales, mais aussi des témoignages vidéo réalisés à partir de documents d'archives.
Nous pourrions également solliciter des artistes susceptibles d'illustrer nos thématiques par des scénettes et des sketchs.
Je suis d'accord. Cette formule permet de traiter différemment les sujets, parfois dramatiques, que nous traitons régulièrement.
Il y a en effet des artistes très prometteurs. Je pense notamment à Tiphaine D.
Effectivement, elle est intervenue avec beaucoup de talent lors des six ans du Haut conseil à l'égalité, en janvier dernier.
De telles interventions peuvent donner une dimension dynamique et festive à un événement comme celui que nous préparons, si toutefois nous disposons du budget nécessaire. Je suggère également que nous nous adressions à Public Sénat. Je suis certaine que ce partenariat pourrait très utilement nous aider à valoriser cette manifestation. Il faut aussi, grâce à des vidéos d'archives, que ce soit l'occasion d'évoquer des souvenirs amusants !
Je suis également très favorable à la diffusion de petits films d'archives pendant cet anniversaire.
Parmi les artistes susceptibles d'être sollicités pour animer cette matinée, il y a aussi Blandine Métayer - son spectacle Je suis top est un sommet du genre - et Sophia Aram. Dans ce registre, il y a beaucoup de talents à valoriser !
Il faudra trouver un juste équilibre entre l'évocation de nos différents travaux et les moments de détente à vocation festive.
Je vous invite à réfléchir sans trop tarder aux personnes que vous souhaiteriez inviter à l'occasion de cette matinée. Nous devons avancer sur l'élaboration d'un programme dynamique.
Ne devrions-nous pas, pour donner par ailleurs une dimension officielle et institutionnelle à cet anniversaire, envisager une cérémonie telle que l'inauguration de plaques, dans l'hémicycle, afin de marquer les places qu'y ont occupées des sénatrices qui pourraient ainsi être honorées ? Ces plaques sont, à ce jour, restées exclusivement masculines.
Je suis tout à fait d'accord. Nous devons travailler ensemble pour sélectionner des noms de sénatrices susceptibles d'être proposés au Bureau du Sénat. Je pense que nous devons sans tarder informer de notre projet M. le Président du Sénat.
J'aimerais par ailleurs, avant que nous nous séparions, vous rappeler les réflexions engagées au sein de notre délégation à la suite de la table ronde que nous avons organisée le 17 janvier dernier sur la parité dans les intercommunalités.
Nous avons, au cours de deux réunions successives, le 22 janvier puis le 7 février, débattu ensemble des suites à donner aux appels qui nous ont été adressés par des associations d'élus dans la perspective des prochaines élections municipales. Ces deux échanges ont été assez contradictoires quant à l'élaboration d'une éventuelle proposition de loi. J'ai observé, le 7 février, des réticences qui ne s'étaient pas exprimées le 22 janvier. J'ai récemment rencontré le président Gérard Larcher pour évoquer cette question avec lui, sachant que des textes similaires risquent dans les jours qui viennent d'être déposés par certains de nos collègues, qui ne font d'ailleurs pas nécessairement partie de notre délégation.
Nous rencontrerons donc prochainement le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). Je vous invite à participer à cette réunion, qui aura lieu le mardi 12 mars dans mon bureau et à laquelle vous êtes tous, bien évidemment, conviés. Puis, je l'espère, nous aurons un échange avec le président de l'Association des maires de France (AMF). Des contacts avec les différents groupes seront ensuite indispensables.
Nous devons avancer sur ce sujet important.
Je vous remercie et je vous souhaite un bon 8 mars !
* 1 Loi n° 99-585 du 12 juillet 1999 tendant à la création de délégations parlementaires aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
* 2 30 novembre : constitution du bureau et échange de vues sur le programme de travail ; 14 décembre : première audition.