Intervention de Jean-Marc Gabouty

Réunion du 19 mars 2019 à 21h30
Orientation des mobilités — Rapport annexé

Photo de Jean-Marc GaboutyJean-Marc Gabouty :

Il est assez logique que l’utilisateur hebdomadaire du train de Limoges que je suis soit cosignataire de trois de ces quatre amendements…

Madame la ministre, je comprends votre position sur les plans technique et légistique, mais il s’agissait de marquer l’impatience de nos territoires à être désenclavés. Pour un certain nombre de villes, le désenclavement nord-sud est aujourd’hui le seul à être relativement opérationnel – vous connaissez nos difficultés en ce qui concerne les liaisons est-ouest, notamment vers Poitiers, que ce soit par la route ou par le fer, et cela même si les études de faisabilité d’une concession autoroutière nous laissent quelques espérances.

Daniel Chasseing a évoqué les années quatre-vingt, mais c’est en 1960 que l’on mettait, en train, à peu près une demi-heure de moins pour aller de Limoges à Paris. Nous voulons seulement revenir à cette situation.

Comme je l’ai déjà fait observer lors de la réforme de la SNCF, si la régénération de la ligne et le renouvellement du matériel roulant sont évidemment nécessaires, un véritable problème se pose aussi en matière d’organisation de la SNCF. Savez-vous que, sur 300 kilomètres, si une locomotive tombe en panne, il n’y a pas de machine de rechange ? Et que, au départ de la gare d’Austerlitz, si un membre du personnel manque, le train ne part pas, parce qu’il n’y a pas sur Paris d’équipe volante pour assurer le remplacement ?

Ce sont les conducteurs qui sont chargés de la réparation des machines en cours de route. En matière de matériels de traction, j’ai l’impression que la SNCF gère à flux tendu ! Un jour, on a sorti pour nous une locomotive d’un train de marchandises : c’était encore une chance, mais ces locomotives sont bridées à 120 kilomètres par heure…

J’insiste sur ce point : il me semble qu’un véritable problème se pose sur le plan de l’organisation de la SNCF en matière de ressources humaines et de logistique. Une locomotive qui tombe en panne, cela arrive ; mais on ne sait pas la dépanner, au point que ce sont les pompiers qui viennent, à dix kilomètres d’Orléans, quand un chasse-pierres s’est tordu, parce qu’il n’y a personne à la gare des Aubrais pour venir dépanner. La SNCF n’a plus de moyens dans ce domaine.

Je crois que le même type de problèmes se rencontre sur d’autres lignes. La Normandie, en particulier, n’est pas très gâtée – je pense au Paris-Cherbourg. Indépendamment des investissements à réaliser, la SNCF doit accomplir un effort en termes de gestion des matériels et de solutions de secours !

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