Le Venezuela, centenaire dans la production de pétrole, est un pays fondateur de l'OPEP. En 1976, il a nationalisé son industrie pétrolière. Dans les années quatre-vingt-dix, l'exploitation des huiles extra-lourdes du bassin de l'Orénoque a ensuite été ouverte à des capitaux étrangers, et PDVSA a dû s'associer à Total, Exxon, Conoco, etc. Les relations entre le Venezuela et les États-Unis se sont consolidées autour de cet enjeu, car une bonne partie des raffineries du pétrole extra-lourd vénézuélien se trouve aux États-Unis. Hugo Chavez a ensuite modifié ce système en accordant à la Chine et à la Russie des concessions pour le pétrole extra-lourd, moyennant une exportation fixe. La Chine a déjà réglé sa dette, et les fonds chinois, parallèles au budget de l'État vénézuélien, n'existent plus.
Les premières sanctions ont concerné les hommes de paille d'entreprises fantômes vénézuéliennes et les acteurs impliqués dans les relations entre le Venezuela et les États-Unis.
S'agissant de la situation à Cuba, lorsque les accords de PetroCaribe ont été signés par Hugo Chavez, le Venezuela fournissait 200 000 barils de pétrole par jour à Cuba, que l'État cubain revendait ensuite. Ce nombre est passé à 50 000 aujourd'hui. Par conséquent, Cuba, Haïti et le Nicaragua, comme le Venezuela, vont mal. Les Russes doivent aussi s'interroger sur leur intérêt à garder Maduro comme associé. Il y a trois jours, PDVSA a décidé de transférer des comptes en Russie pour contourner les sanctions financières américaines. Il s'agit d'une péripétie de la bataille financière mondiale autour du pétrole.
J'ai le sentiment que des solutions acceptables pourront se dégager sans intervention militaire, à condition de reconstruire l'autonomie de production et le système national de santé.