Intervention de Guillaume Gontard

Réunion du 20 mars 2019 à 14h30
Orientation des mobilités — Rapport annexé

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

On nous dit dans ce texte que le Gouvernement souhaite renforcer l’efficacité et le report modal pour ce qui concerne le transport de marchandises, qu’il porte une ambition forte en la matière et qu’il veut conforter nos places portuaires dans la concurrence mondiale. Mais, encore une fois, aucune mention n’est faite du transport de fret par wagon isolé.

Pourtant, quasiment abandonné par la SNCF, le wagon isolé jouait et peut encore jouer un rôle fondamental dans l’animation du réseau fret sur l’ensemble du territoire. C’est pour cela que, depuis de nombreuses années, les sénateurs du groupe CRCE ont lutté contre un tel abandon, puis pour la relance de l’activité. Il s’agit non pas d’une lubie ou d’un entêtement dogmatique, mais bien d’un impératif économique et environnemental.

Ainsi, en France, selon des chiffres du service de l’observation et des statistiques du ministère de l’environnement, l’activité wagon isolé totalisait en 2015 entre 200 000 et 250 000 mouvements de wagons chargés ou vides après avoir atteint un million de mouvements dans les années quatre-vingt-dix. À ce jour, plus de 300 gares de fret et sept grands sites de triage à la gravité ont été fermés. Ce désengagement de la SNCF a entraîné une grave dégradation du maillage ferroviaire, déjà largement amorcée, et a laissé des territoires entiers et de nombreuses PME sans solution.

Pourtant, les autoroutes ferroviaires n’ont de sens que si l’on relance parallèlement le wagon isolé.

Certes, le wagon isolé représente un effort logistique supérieur à un train entier ; il nécessite plus de personnels et de moyens. Mais, d’un point de vue écologique et d’aménagement du territoire, il s’agit d’un outil indispensable pour freiner l’essor constant des camions sur le réseau routier. Cela dépasse la rationalité économique.

C’est pourquoi la relance du fret passe aussi, à notre sens, par la relance du wagon isolé, qui est à même de répondre aux exigences et à l’explosion du commerce en ligne. Cela suppose un investissement massif dans l’appareil de production – je pense aux infrastructures, aux chantiers de fret, aux triages, aux wagons, aux locomotives… – et la mise en place de moyens humains tant en qualité qu’en quantité. Ces solutions sont à rebours des choix opérés et des politiques menées ces dernières années !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion