Intervention de Marie-Noëlle Lienemann

Réunion du 21 mars 2019 à 11h30
Orientation des mobilités — Article 2

Photo de Marie-Noëlle LienemannMarie-Noëlle Lienemann :

Ce qui est proposé n’est pas du tout la bonne méthode pour favoriser le télétravail.

D’abord, comme l’a fait observer Mme Vullien, le télétravail, dans de nombreux cas, c’est une journée ou deux par semaine. Pour prendre l’exemple de l’Île-de-France, la plupart du temps, les gens doivent tout de même payer le pass Navigo.

La réalité, c’est qu’on a besoin d’argent pour les transports. Or les auteurs de l’amendement, en prétendant vouloir favoriser le télétravail, vont en fait baisser une recette qui sert aux financements nécessaires en matière de transports.

Par ailleurs, je ne crois pas que ce qui bloque les entreprises en matière de télétravail soit lié à un coût : un salarié en télétravail est un salarié qui travaille… Les blocages, la plupart du temps, appellent des évolutions culturelles fondamentales dans l’organisation du travail, dans la manière dont les équipes fonctionnent et se complètent. Développer le télétravail, ce n’est pas une affaire de coût !

Quel que soit le motif, votre seul objectif est de réduire la participation des entreprises à l’intérêt général. Dites-le franchement et trouvez des solutions simples !

Je suis, pour une fois, d’accord avec Mme la ministre : le calcul serait incroyablement complexe. Le télétravail n’est pas toutes les semaines le même jour : je connais des salariés qui, normalement, le pratiquent tous les mercredis, mais se rendent tout de même dans leur entreprise en cas de réunion importante, sans toujours récupérer leur jour de télétravail la même semaine. Chers collègues de droite, vous avez hurlé contre le compte mobilité, mais l’exonération que vous proposez au cas par cas serait d’une complexité effarante !

Ce dispositif ne serait pas bon pour les entreprises, puisqu’il serait source de complexité et entraînerait des coûts de logiciel. Il ne réglerait pas le problème du télétravail. En revanche, il assécherait les recettes pour les transports en commun, dont ceux qui pratiquent le télétravail ont de toute façon besoin !

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