Intervention de Sophie Taillé-Polian

Réunion du 21 mars 2019 à 11h30
Orientation des mobilités — Article 2

Photo de Sophie Taillé-PolianSophie Taillé-Polian :

Beaucoup de choses ont été dites. On voit bien qu’il s’agit d’entrer dans une logique de baisse des charges, comme cela a été dit, alors même que la transition énergétique appelle des investissements, et donc des financements, notamment pour ce qui concerne bien évidemment les transports.

La logique pollueur-payeur est une bonne logique dans de nombreux domaines, mais elle doit être relativisée sur cette question. Autant tout déchet produit n’aurait pas dû l’être, autant tout déplacement ne doit pas forcément entrer dans cette logique. Aujourd’hui, on ne doit pas trop inciter au télétravail sans avoir vraiment une vision de l’organisation du travail.

En effet, si l’on individualise trop le travail, on se retrouve face à une mise en danger des collectifs de travail : les personnes peuvent en effet se sentir bien en travaillant au sein d’une équipe. §Il ne faut donc pas prévoir de mécanismes trop incitatifs concernant le télétravail, car il peut parfois ne pas être vécu, par certaines personnes, comme un gain ; ce n’est pas aussi simple.

Soyons donc extrêmement vigilants à la fois sur le financement de nos infrastructures de transport auquel les entreprises doivent bien entendu participer, mais aussi sur le télétravail, qui doit certes être développé, mais en prenant garde aux collectifs de travail et à la qualité de vie au travail, notamment aux relations humaines. Nous sommes toujours dans une période où l’on dématérialise à tout-va. Or la relation humaine au travail avec ses collègues et sa hiérarchie est extrêmement importante. Faisons donc attention aux formes de travail qui nuisent à ces relations en n’en tenant pas compte, et ce dans l’intérêt comptable des entreprises.

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