Monsieur le sénateur Gontard, je vous remercie de cette question, qui va me permettre de revenir sur notre ambition en matière de produits phytosanitaires.
Cette ambition est forte : nous nous sommes engagés à diminuer l’utilisation de ces produits de 50 % d’ici à 2025, nous avons avancé sur la séparation de la vente et du conseil, qui sera opérationnelle en 2019, et nous avons procédé à l’augmentation de la redevance pour pollutions diffuses, également opérationnelle au 1er janvier 2019.
En matière de glyphosate, et vous le savez, la France est le pays qui a poussé l’Union européenne à ne réautoriser cette substance que pour cinq ans et non pour quinze ans, et elle a pris l’engagement de sortir du glyphosate en trois ans. Cet engagement est aussi un engagement d’accompagnement de toutes les filières pour ne laisser aucune d’entre elles sur le bord de la route et pour trouver des solutions permettant une production durable en France sans glyphosate. Ces solutions sont travaillées dans le contrat de solutions avec la FNSEA, mais aussi avec le secteur de la recherche, avec l’APCA, avec tous les acteurs du monde de l’agriculture.
En ce qui concerne l’exportation, le récent vote de la loi Pacte à l’Assemblée nationale a décalé à 2025 l’interdiction de production, d’utilisation et de stockage de tous les produits, y compris ceux qui ne sont pas autorisés dans l’Union européenne. Nous sommes le seul pays de l’Union européenne à avoir pris cette décision d’interdiction. Nous souhaitons que celle-ci soit partagée au niveau européen. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons accepté le décalage jusqu’à 2025, pour pouvoir porter ce sujet à Bruxelles et avoir une politique communautaire offensive en la matière.
Nous souhaitons aussi accompagner la filière : au lieu d’aller vers une simple interdiction, nous allons accompagner les producteurs pour qu’eux-mêmes changent leurs pratiques et pour qu’ils puissent proposer aux agriculteurs en dehors de l’Europe des solutions qui n’utilisent plus ces produits.
La politique que nous menons est bien une politique ambitieuse de sortie, mais c’est aussi une politique de transformation, et nous accompagnons les filières en ce sens.