C’est la deuxième question à laquelle je réponds, et je rappelle à quelques-uns d’entre vous que nous avons passé trois heures au sein de la commission des lois à aborder le sujet global de l’ordre public, qui implique effectivement de prendre le temps de l’action.
Il y a les situations humaines vécues. Vous avez évoqué les suicides, madame la sénatrice. Ce métier est extrêmement difficile, il impose des pressions fortes et se pratique armé. Nous connaissons très régulièrement des drames épouvantables.
Je peux vous dire qu’il n’y a pas eu une rencontre avec les syndicats, avec l’ensemble des partenaires sociaux, avec les états-majors, au cours de laquelle je n’ai pas abordé la question de la prévention du suicide. Cette question, nous la connaissons tous, elle est particulièrement forte, inhumaine, difficile à traiter au sein des effectifs de police comme de gendarmerie. Nous devons être très mobilisés, car les membres des forces de l’ordre subissent cette violence du quotidien, cette mise en cause permanente.
Il y a également les familles, vous avez raison d’aborder ce sujet. Sachez que nous mettons en place de façon systématique un accompagnement psychologique, médical et social pour les proches à chaque fois qu’il y a des attaques ou des drames. La gendarmerie nationale, par exemple, offre à ce titre un modèle reproduit dans beaucoup d’entreprises privées.
Nous mobilisons également des moyens financiers pour sécuriser la vie et le quotidien de nos forces, en particulier de nos gendarmes, qui vivent, vous le savez, regroupés dans des lieux spécifiques.
Il est évident que nous devons aussi respecter leur anonymat, notamment lors des procédures judiciaires, non pas pour dissimuler ce qu’ils pourraient faire, mais tout simplement pour les protéger. C’est la raison pour laquelle j’ai signé un arrêté le 12 février dernier qui étend la liste des services dont les agents ne peuvent voir leur identité dévoilée dans les médias.
Enfin, vous m’invitez à rencontrer une association territoriale que je ne connais pas. Je peux vous dire, en tout état de cause, que le dialogue avec les organisations sociales est permanent. À dix-sept heures, je recevrai, avec Laurent Nunez, la totalité des organisations syndicales. Nous ne cessons de le faire, et les conditions de travail de nos gardiens de la paix se sont fortement améliorées, notamment grâce à l’accord que nous avons signé au mois de décembre. C’est nécessaire et juste.