Monsieur le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne, nous saluons la présence du président chinois qui achève sa tournée européenne en France : cela représente une avancée palpable dans les échanges entre nos deux pays.
M. Xi Jinping s’est d’abord rendu en Italie. Le gouvernement italien a choisi de rejoindre les nouvelles routes de la soie. Toutes les routes mèneront non plus à Rome, mais à Pékin.
M. Xi est ensuite allé à Monaco. Une fois n’est pas coutume, la riche principauté a accepté d’aider un État communiste. Le rocher s’apprête à accueillir la technologie 5G de Huawei, sur laquelle pèsent de lourds soupçons d’espionnage. Après l’avoir utilisée, le gouvernement américain a pris la décision d’exclure cette société.
La Chine pratique un espionnage massif, y compris par le biais de ses entreprises, qui doivent, depuis une loi de 2017, contribuer au renseignement. Bien que ce pays soit le deuxième partenaire commercial de l’Union européenne, il subsiste des divergences fondamentales, notamment sur le plan des libertés individuelles ou celui du droit international.
Pouvons-nous accepter que l’Empire du Milieu prenne le contrôle de la mer méridionale de Chine, au détriment de ses voisins ? Il est également regrettable que Pékin fasse pression pour empêcher Taïwan d’intégrer l’Organisation mondiale de la santé, l’OMS, alors que la santé est un droit humain fondamental.
Nous devons être vigilants quant aux intentions chinoises, en matière de politique non seulement étrangère, mais également commerciale. La 5G chinoise ressemble à s’y méprendre au cheval de Troie : faut-il que nous lui ouvrions nos portes ?
La Commission européenne doit présenter sous quinze jours une position concertée à propos de la cybersécurité des réseaux 5G. Monsieur le secrétaire d’État, quelle sera la position de la France sur ce sujet ?