Intervention de Guillaume Gontard

Réunion du 26 mars 2019 à 21h45
Orientation des mobilités — Article 22

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Cet amendement a pour objet de préciser les dispositions adoptées en commission relatives au stationnement des vélos dans les gares, enjeu clé de l’intermodalité.

Le rapporteur avait alors refusé l’amendement que nous avions déposé, considérant qu’un taux de 2 % du trafic journalier pouvait représenter un nombre inconsidéré de stationnements dédiés aux vélos dans certaines gares très fréquentées. Il avait opportunément pris comme exemple le cas de la gare du Nord, la plus fréquentée du continent, pour nous opposer le chiffre de 14 500 places de stationnement consacrées au vélo, chiffre jugé parfaitement farfelu.

En premier lieu, nous tenons à préciser que ce chiffre est en fait loin d’être déraisonnable pour un pays qui a pour ambition de développer le vélo. Ainsi, la gare d’Utrecht, aux Pays-Bas, vient d’achever un parking pour les vélos de 12 500 places. Ce parking étant largement insuffisant selon les usagers, la municipalité déploie un nouveau projet pour porter à 33 000 le nombre de places de stationnement sécurisées dédiées aux vélos.

En deuxième lieu, le rapporteur considérait une emprise au sol de 1, 5 mètre carré par vélo, taille habituelle dans un parking consacré aux vélos sur un seul niveau. Or il n’est pas déraisonnable d’envisager un parking superposé, qui divise par deux l’emprise au sol.

Mais rien n’interdit d’être plus ambitieux encore. Si l’on considère les parkings souterrains de Tokyo, ville dont l’encombrement en sous-sol est comparable à celui de Paris, on peut même aller beaucoup plus loin ! L’un des plus impressionnants d’entre eux accueille 1 400 vélos dans un cylindre de 8, 2 mètres de diamètre et 11 mètres de profondeur, soit une emprise au sol de 0, 15 mètre carré par vélo !

Néanmoins, nous comprenons l’émoi de la RATP, la gare du Nord ne comptant quasiment pas une seule place de stationnement consacrée au vélo sécurisée. Elle part donc de très loin. Raison de plus pour inscrire dans la loi un objectif digne de ce nom !

Raisonnables et à la recherche d’un compromis, nous vous proposons un amendement réécrit depuis la réunion de la commission, précisant que l’obligation prévue ne s’applique plus au-delà de 5 000 places de stationnement sécurisées.

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