Intervention de Elisabeth Borne

Réunion du 27 mars 2019 à 14h30
Orientation des mobilités — Article 28

Elisabeth Borne :

Je ne peux pas laisser dire que l’on ne se préoccuperait pas des habitants des zones périurbaines. Vous avez eu l’occasion de le voter, un titre entier du projet de loi concerne la programmation des infrastructures : les priorités, pour ce qui concerne les investissements, ont été fortement réorientées. Il s’agit de cesser de consacrer toutes les ressources à la réalisation de lignes à grande vitesse, pour s’occuper des transports du quotidien. Je ne peux donc pas laisser dire que l’on ignore les habitants de ces zones.

Tout ce que vous êtes en train de voter dans le cadre de ce projet de loi vise précisément à prendre en compte les transports du quotidien, ceux des habitants des centres-villes, des zones périurbaines, des villes moyennes, des petites villes et des zones rurales, que l’on a pendant trop longtemps ignorés. S’agissant en particulier de l’Île-de-France, j’ai émis un avis défavorable sur l’amendement visant à faire remonter la compétence d’instauration d’une ZFE au niveau de la métropole du Grand Paris. Je souhaite en effet que les communes et les établissements publics territoriaux concernés soient bel et bien associés à la mise en place d’une ZFE. On ne va pas mettre en place brutalement une zone à faibles émissions sur un grand périmètre sans avoir mené une concertation avec les élus concernés.

Vous nous dites par ailleurs qu’il faudrait investir massivement dans les transports pour améliorer la qualité de l’air, objectif que nous partageons tous ici. Nous prévoyons 6, 7 milliards d’euros dans le contrat de plan, et c’est du jamais vu. Vous le savez comme moi, notre ambition et le rythme des investissements réalisés aujourd’hui pour remettre en état des réseaux qui ont souffert de décennies de sous-investissement est source de difficultés. En effet, les travaux, destinés à l’avenir, sont susceptibles de créer des perturbations. Selon moi, on « met le paquet » sur les transports en commun, y compris ferrés, en Île-de-France, comme je souhaite qu’on le fasse dans toutes les grandes métropoles, qui ont pris un retard considérable en matière de capacités d’offre ferroviaire.

Tel est le sens de l’action que nous menons. N’essayez pas de donner l’impression que nous souhaitons mettre en place brutalement des zones à faibles émissions, sans aucune mesure d’accompagnement ! C’est tout le contraire qui est proposé ! Non seulement les études menées sur ces zones seront, je le rappelle, accompagnées par l’Ademe, mais leur mise en œuvre sera progressive. Par ailleurs, un accompagnement pour l’étude de solutions alternatives est prévu. Il s’agit de ne mettre en difficulté ni les entreprises ni les habitants de ces zones ou ceux qui ont besoin de s’y rendre.

Bien évidemment, le Gouvernement est défavorable à cet amendement.

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