Intervention de Claude Raynal

Commission des affaires européennes — Réunion du 28 mars 2019 à 8h35
Économie finances et fiscalité — Enjeux de la réforme du système européen de surveillance financière : avis politique de mm. claude raynal et jean-françois rapin

Photo de Claude RaynalClaude Raynal, rapporteur :

Sur la surveillance européenne, la Commission a eu l'habileté de lier le dossier de l'ABE et celui du système européen de surveillance, et de mettre dans le premier la question sensible du blanchiment. Les députés européens se sont ainsi trouvés dans la position du tout ou rien. Le refus de se prononcer sur le blanchiment étant moralement impossible, un accord d'ensemble a été obtenu. C'est de bonne guerre, voire une technique connue de certains d'entre nous au niveau local...

Monsieur Ouzoulias, la BCE ne crée pas à proprement parler de la monnaie, elle donne de la liquidité aux banques avec des contreparties, ce qui est assez différent. Il faut certes surveiller la dette privée, ce qui est fait.

Les taux d'intérêt faibles ont aussi permis le refinancement des États : c'est une douceur qu'il ne faut pas s'interdire d'utiliser - mais dont il faut aussi savoir se passer. Ils ont également diminué la rentabilité des banques, ce qui n'est pas nécessairement chagrinant. Leur remontée mettrait les assureurs en difficulté... Bref, il faut manier tout cela avec doigté mais, pour l'instant, ce sont plutôt les banques qui s'inquiètent du maintien des taux bas.

Madame Jourda, le sujet que vous soulevez n'est pas totalement distinct de celui de la surveillance financière. Les accords commerciaux jouent un rôle secondaire dans l'analyse des marchés, mais peuvent certes avoir un effet sur l'offre et la demande, ou donner lieu à des escroqueries, qu'il appartient aux superviseurs nationaux de surveiller.

La politique budgétaire relève enfin des États, et non de la BCE. Celle-ci a la main sur la politique monétaire - elle en a usé et abusé - mais relancer l'investissement est du ressort des États, en tout cas tant que nous n'aurons pas avancé sur une politique budgétaire européenne, au-delà du plan Juncker.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion