… aux nombreuses auditions organisées, permettant à celles et ceux qui le souhaitaient de s’emparer de ce formidable sujet des mobilités. Durant ces deux semaines, chacun a pu apprécier deux des principales qualités de notre rapporteur : l’humanité et la fermeté.
C’est aussi le travail de notre président de commission, Hervé Maurey, dont chacun connaît l’appétence pour le sujet des mobilités, notamment en ce qui concerne les financements dédiés, au cas où vous ne l’auriez pas compris, madame la ministre ! §C’est enfin le travail de celles et ceux qui se sont succédé à la présidence de nos débats, et qui ont permis à ceux-ci de se tenir dans des conditions optimales.
Oui, mes chers collègues, le Sénat a une fois de plus fait œuvre utile s’agissant de l’épineuse question des mobilités. Il y a eu la réforme ferroviaire, il y aura désormais la loi d’orientation des mobilités : ces deux textes sont des réponses fortes à celles et ceux qui manifesteraient encore un certain scepticisme à l’égard de notre assemblée.
Le Sénat fait belle œuvre utile quand il s’empare de sujets et de textes sur le fond, et qu’il travaille sans relâche à les améliorer dans le souci de l’intérêt collectif, celui des territoires et, aussi et surtout, celui de nos concitoyens. C’est chose faite avec ce texte.
Nous pouvons affirmer, sans forfanterie aucune, que la copie que nous livrons à nos collègues de l’Assemblée nationale est riche en sujets de discussion. Elle doit permettre de poursuivre la dynamique enclenchée, sans faire d’impasse sur quelque sujet que ce soit et en abordant les mobilités du quotidien sous tous les angles.
Nos collègues de l’Assemblée nationale, que je salue ici, en particulier le député Jean-Marc Zulesi qui nous fait le plaisir d’être parmi nous, vont pouvoir s’appuyer sur un texte ayant aujourd’hui les faveurs de nombre d’acteurs des mobilités qui ont suivi nos débats avec la plus grande attention.
En effet, dans plusieurs domaines, nous avons souhaité aller plus loin que les seules mesures figurant dans le texte : cela est vrai pour les infrastructures et la trajectoire de financement ; c’est aussi vrai du rôle confié aux autorités organisatrices de la mobilité, de la problématique des personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite, des dispositions relatives à nos territoires ultramarins, de l’ouverture des données, des mobilités partagées, du développement du réseau des recharges électriques ou de la création du « forfait mobilités durables » ; et de bien d’autres sujets encore !
Comme toujours en pareil cas, nous pouvons nourrir des regrets de ne pas avoir été suivis par notre assemblée sur plusieurs points. C’est le cas pour le free floating, sujet sur lequel j’ai la conviction que notre assemblée a privilégié l’émotion – légitime – d’une situation actuelle, qui n’est sans doute pas des plus satisfaisantes, au détriment de la nécessaire concertation avec des acteurs – nous l’avons vu au fil des concertations – qui souhaitent, dans le cadre d’une régulation inéluctable du secteur, s’impliquer dans les nouvelles mobilités au service des collectivités.
Je regrette aussi la frilosité de notre assemblée, qui n’a pas souhaité graver dans le marbre le respect des objectifs fixés par le plan Climat, comme la fin de la vente des véhicules essence et diesel à l’horizon 2040, la neutralité carbone du transport fluvial à l’horizon 2050, ou bien encore la réduction de 50 % des émissions de CO2 dans le transport aérien à l’horizon 2050.
Je regrette que notre assemblée n’ait pas été au rendez-vous sur un sujet qui va bien au-delà des préoccupations de la jeunesse et sur lequel nous avons une impérieuse obligation d’agir et de prendre nos responsabilités, loin de toute considération partisane. Je suis persuadé que l’Assemblée nationale ne fera pas montre de la même frilosité et que cette mesure sera réintroduite.
Nous avons aussi de réels motifs de satisfaction : des mesures fortes ont ainsi été prises après l’adoption d’amendements soutenus sur toutes les travées.
Je me félicite de ce que la notion de mobilité inclusive se soit substituée à celle de mobilité solidaire car, ne nous y trompons pas, la question de l’inclusion des exclus dans la mobilité est une question primordiale. N’oublions jamais que, en 2019, une personne sur quatre a déjà refusé un travail ou une formation, faute de pouvoir s’y rendre. Le sujet est donc essentiel.
Avant le début de l’examen du texte en séance, je vous avais fait part, mes chers collègues, de ma volonté et de celle de mon groupe de porter un regard particulier sur la question du vélo. Notre assemblée s’est pleinement saisie du sujet pour favoriser la pratique du vélo du quotidien, qu’il s’agisse du stationnement, de l’emport dans les trains, de l’apprentissage du vélo chez les plus jeunes, du schéma national des véloroutes ou de l’obligation de réaliser des itinéraires cyclables. Ce sont là autant de sujets sur lesquels le Sénat a fait preuve d’audace.
Il ne reste plus qu’à espérer, monsieur le président, que notre assemblée se dote sous peu d’une flotte de vélos à assistance électrique pour les sénateurs et les collaborateurs : la vélo-compatibilité du Sénat sera ainsi louée partout dans l’Hexagone !