Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, ce débat est l’occasion d’aborder le sommet Union européenne-Chine, sujet qui m’apparaît extrêmement important dans le contexte actuel.
En effet, en quelques années, la Chine est devenue un acteur global, et plus seulement économique, une véritable puissance qui a su se construire patiemment, à bas bruit, au point d’être aujourd’hui omniprésente en Europe comme sur les autres continents. Le bras de fer économique entre les États-Unis et la Chine illustre combien, même pour l’hyperpuissance américaine, il est difficile de résister à l’avancée chinoise ou de trouver un terrain d’entente.
Beaucoup découvrent, tantôt avec intérêt, tantôt avec stupeur, les tentaculaires nouvelles routes de la soie. Connues désormais sous le nom de Belt and Road Initiative, elles visent à bâtir des routes commerciales terrestres, ferroviaires, maritimes et numériques jusqu’à l’Europe, l’Afrique et plus loin encore. Ces différents projets, qui traversent de nombreux pays, mobilisent des milliards de dollars d’investissements dont la réalisation s’étale sur plusieurs décennies, bien qu’avançant à grands pas.
Les conséquences économiques et géopolitiques de ce programme seront très importantes dans les prochaines années, d’autant que ces « routes » s’accompagnent d’un retour de la puissance militaire chinoise, destinée en partie à les sécuriser, c’est-à-dire à assurer la sécurité des ressortissants chinois et de leurs entreprises mobilisés en faveur de ces nombreux projets.
Portée par les nouvelles routes de la soie et par une multitude d’accords bilatéraux, la Chine tisse un vaste réseau à travers le monde jusqu’en Europe, et même jusqu’à sa périphérie. Mais rien n’est le fait du hasard : qui se souciait du port du Pirée lorsque les Chinois en ont pris progressivement le contrôle ?