Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, mon intervention expliquera mon vote sur cette motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité, mais aussi sur la motion tendant à opposer la question préalable et la motion tendant au renvoi à la commission. Ainsi, je n’aurai parlé qu’une fois et nous aurons gagné du temps.
Monsieur Grosdidier, je comprends tout à fait que vous ayez déposé une motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité, à telle enseigne que je m’étais posé, à titre personnel, la question de savoir si j’allais utiliser un tel instrument de procédure, qu’il s’agisse d’une motion tendant à opposer l’exception d’irrecevabilité, la question préalable ou tendant au renvoi à la commission, tant ce texte me paraît éloigné de ce que souhaitent les Alsaciens.
Ces derniers, dans leur immense majorité – j’aurai l’occasion de le dire souvent –, ont demandé non pas une Collectivité européenne d’Alsace, mais des choses très simples. Ainsi, 80 % à 90 % d’entre eux – je citerai des chiffres précis ultérieurement – souhaitent retrouver une collectivité territoriale dotée des compétences d’une région, et ce hors de la région Grand Est.
Je ne voterai pas en faveur de cette motion, pas plus que des deux autres. En effet, nous devons à tout le moins mener une discussion pour enrichir le texte qui nous est présenté, en prévoyant suffisamment de compétences, afin de répondre, le cas échéant, à ce « désir d’Alsace » dont nous avons parlé précédemment.
Je fais là un acte de foi. Je souhaite vivement qu’à la suite du grand travail réalisé par Mme la rapporteur et la commission des lois, qui ont intégré quelques-uns de nos amendements, nous puissions encore enrichir ce texte, pour répondre, je le répète, au désir des Alsaciens, sans pour autant, vous l’avez compris, signifier un congé à nos amis lorrains ou champardennais.
À titre personnel, j’aurais préféré que l’on remette à plat la loi NOTRe, que l’on remette sur le métier le périmètre des régions, pour répondre aux attentes de tous les territoires concernés.
Le texte qui nous est soumis n’est pas du fait des Alsaciens. Cela n’interdit pas d’essayer d’en faire le laboratoire des travaux à venir.