Intervention de Emmanuelle Wargon

Réunion du 9 avril 2019 à 9h30
Questions orales — Traitement des déchets à la réunion

Emmanuelle Wargon :

Madame la sénatrice Viviane Malet, vous avez interrogé M. François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, au sujet de la transition écologique sur l’île de la Réunion.

Comme vous l’avez dit et ainsi que le prévoit le code de l’énergie, la programmation pluriannuelle de l’énergie, la PPE, de La Réunion doit être révisée. Cette révision s’inscrit dans un cadre spécifique aux territoires ultramarins. En effet, en premier lieu, chaque territoire dispose d’une programmation pluriannuelle de l’énergie spécifique. En deuxième lieu, l’autonomie énergétique en 2030 reste l’objectif recherché. En troisième lieu, cette révision est coélaborée entre l’État et la région. En quatrième lieu, des outils spécifiques ont été mis en place par l’État pour accélérer la transition énergétique de ces territoires : par exemple, les appels d’offres territorialisés pour les énergies renouvelables ou les enjeux particuliers autour de la mobilité, qui représente 70 % de l’énergie finale consommée à La Réunion.

Sur ces sujets, les importants travaux menés depuis septembre 2017 entre l’État et la région ont permis d’avancer vers une réelle décarbonation du mix énergétique, notamment avec la conversion des centrales à charbon à la biomasse et un ambitieux plan de développement du photovoltaïque.

Dans le cadre de cette révision, vous m’interrogez sur le volet relatif au développement de la production électrique à partir d’énergies renouvelables issues de la filière déchets. La PPE adoptée en avril 2017 prévoit 16 mégawatts d’installations nouvelles à l’horizon 2023. C’est un point qui est pour l’instant resté en suspens.

Je partage votre constat, la situation des déchets à La Réunion est préoccupante : à l’horizon de deux ans, les installations existantes de traitement des déchets seront à saturation. La gestion des déchets sur l’île est organisée autour de deux bassins de vie. Pour le moment, chaque bassin prévoit d’implanter sur son territoire une installation de valorisation énergétique à partir de combustibles solides de récupération.

Dans le cadre de sa mission de planification, le conseil régional a mené parallèlement sa propre réflexion, élaborant son plan régional de planification et de gestion des déchets, et prône un scénario dit « zéro déchets 2030 » en limitant le recours à la valorisation énergétique des déchets et en privilégiant la pyrogazéification.

Cette stratégie est ambitieuse, notamment au regard du retour d’expérience d’autres collectivités engagées dans des approches similaires. Dans ce cadre, la mission du Conseil général de l’environnement et du développement durable, le CGEDD, qui a rendu ses conclusions en juillet 2018, considère que la valorisation énergétique des déchets reste nécessaire et souhaitable, à court et moyen terme.

Sans remettre en cause l’objectif de la région, je souhaite qu’une réponse puisse être apportée, sans attendre 2030, à la problématique des déchets à La Réunion. La PPE révisée devra intégrer cette orientation de l’État.

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