Madame la présidente, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je vous remercie de votre invitation. Je suis vraiment très heureuse d'être à vos côtés ce matin avec Peter Boudgoust. président du GEIE d'ARTE. Certains d'entre vous le connaissent. Peter Boudgoust avait participé au colloque intitulé Comment réenchanter l'audiovisuel public à l'heure du numérique ?, organisé par votre commission l'été dernier, et dont les dix recommandations qui le concluaient sont toujours d'actualité.
Aujourd'hui, nous tâcherons de vous présenter au mieux la place unique et originale qu'occupe ARTE au sein de l'audiovisuel public européen, et plus particulièrement des audiovisuels publics français et allemand.
ARTE est une chaîne à part : c'est une chaîne politique, dans le meilleur sens du terme, voulue par le Chancelier Helmut Kohl et le Président François Mitterrand il y a près de 30 ans, au cours d'un sommet franco-allemand, pour rapprocher nos deux pays, qui se sont beaucoup affrontés au cours du XXe siècle.
ARTE n'est pas une chaîne allemande, tout le monde le sait, mais ce n'est pas non plus une chaîne française, et on ne le sait pas toujours en France. ARTE est une chaîne franco-allemande dotée d'une mission européenne de rapprochement des peuples d'Europe par la culture. Cette mission est clairement décrite dans le traité interétatique signé par le Président de la République française avec les seize Länder allemands en 1990. Elle repose sur un principe d'indépendance, aussi bien statutaire, financière qu'éditoriale, sur laquelle Peter Boudgoust reviendra dans un instant.
ARTE est une création politique très originale, qui n'a pas d'équivalent dans le monde, une chaîne à cheval sur deux pays, deux cultures, deux langues, et dotée d'une mission claire qui la dépasse : l'Europe.