Dès son début, dans les années 1990, la priorité d'ARTE a été de doter la France et l'Allemagne d'une mémoire commune grâce aux documentaires - genre majoritaire qui représente plus de 50 % de la grille de programmes - et aux coproductions entre nos deux pays puis avec nos voisins. Plus de 80 % des programmes d'ARTE sont en effet européens.
Tout ce travail autour des documentaires nous a permis de réunir une dizaine de chaînes publiques européennes partenaires d'ARTE, dotées chacune d'un fonds de coproduction. Dans ce cadre, en 2018, nous avons notamment diffusé le documentaire 1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux-guerres, une coproduction d'ARTE avec une dizaine de chaînes publiques européennes, dont l'ARD, la ZDF, la RTBF et bien d'autres.
Cette mémoire une fois formée, nous avons voulu porter un regard commun sur l'avenir de nos sociétés européennes grâce à la fiction, qui est un vecteur puissant d'expression de l'imaginaire de chacun. C'est pourquoi nous ne diffusons pas de fictions américaines. Nous ne diffusons que des séries européennes contemporaines ou d'anticipation.
Nous avons ainsi programmé, les jeudis 2 et 9 mai, notre nouvelle série Eden, coproduite avec l'ARD, qui interroge la crise migratoire. Nous avons diffusé, en janvier, la série Il miracolo, réalisée par le grand romancier italien Niccolò Ammaniti, en coproduction avec Sky Italia.
En parallèle, nous avons développé un pôle d'information avec une rédaction paritaire - quinze Français, quinze Allemands - tournée vers l'Europe et le monde, sans faits divers ni « chiens écrasés » mais, au contraire, avec de multiples regards croisés, ce qui nous a permis de construire une information bien spécifique, fondée sur le recul et la réflexion, à l'inverse de la plupart des chaînes d'information.
Après la mémoire, grâce au documentaire, l'imaginaire, grâce à la fiction et l'actualité, grâce à l'information, il était temps de devenir une chaîne européenne.