Madame la présidente, monsieur le président, je voudrais saluer le travail réalisé par les équipes d'ARTE et apporter mon soutien au média culturel européen multisupport qu'est devenue la chaîne franco-allemande.
Alors que la gestion des entreprises de l'audiovisuel public, comme leur stratégie, en particulier dans le domaine du numérique, font aujourd'hui débat, il convient de souligner qu'ARTE fait exception, comme l'a précisé le récent rapport de la Cour des comptes, selon lequel « la gestion financière de l'entreprise n'appelle pas de commentaire particulier ». Nul doute que d'autres entreprises publiques aimeraient recevoir une appréciation de cette teneur.
Pour autant, les défis ne sont pas minces pour ARTE, qui est confrontée, comme le reste de l'audiovisuel public, à la révolution des plateformes numériques, avec deux enjeux particuliers, l'européanisation du média grâce au numérique, et une meilleure intégration à l'audiovisuel public.
Concernant l'européanisation et le développement numérique, vous avez évoqué la création d'une plateforme commune européenne associant, du côté français, France Télévisions et ARTE France et, du côté allemand, ARTE Deutschland et les sociétés ZDF et ARD.
Ma question porte sur les risques liés à la multiplication des plateformes publiques. Est-il raisonnable pour le service public de vouloir mener en parallèle ce projet européen numérique, de créer une plateforme payante SALTO avec les chaînes privées, à laquelle ARTE pourrait apporter des documentaires, et de continuer à développer en parallèle des plateformes spécifiques comme France.tv et ARTE.tv ?
Existe-t-il un débat à ce sujet entre les différents acteurs ? Cette floraison d'initiatives n'illustre-t-elle pas la nécessité de mieux coordonner les stratégies publiques dans le numérique ?