Mes chers collègues, nous poursuivons nos travaux sur le football féminin et la Coupe du monde 2019. J'ai l'honneur de remplacer notre présidente, Annick Billon, qui intervient ce matin à la Journée des entreprises.
C'est pour moi un grand plaisir d'accueillir parmi nous Laura Georges, secrétaire générale de la Fédération française de football (FFF) et ancienne joueuse de l'équipe de France au palmarès impressionnant. Vous êtes une femme de caractère et une grande championne. Vous répandez autour de vous l'envie de faire du football pour les femmes et les petites filles.
Je précise que notre réunion est ouverte au groupe d'étude « Pratiques sportives et grands événements sportifs », comme nos précédentes auditions. Je souhaite donc la bienvenue à ses membres et je remercie chaleureusement nos collègues qui nous font l'amitié d'être présents à nos côtés ce matin. Le président Savin s'est excusé de ne pas pouvoir assister à cette audition, mais je salue la présence de nos collègues Jean-Raymond Hugonet et Claude Kern. Nous sommes habituellement plus nombreux, mais plusieurs événements sont organisés ce matin au Sénat.
J'ai également le plaisir d'accueillir parmi nous des auditeurs de la quatrième promotion de l'Institut du Sénat, à qui je souhaite la bienvenue au nom de toute la délégation.
Je précise à l'intention de Laura Georges que la délégation aux droits des femmes a décidé à l'unanimité de s'intéresser au football féminin, dans la perspective de la Coupe du monde de football féminin qui se tiendra en France du 7 juin au 7 juillet 2019. Nous souhaitons mettre à l'honneur l'équipe française à l'occasion de cette compétition qui représente une opportunité de valoriser les joueuses qui portent nos couleurs.
Notre objectif est également d'encourager le développement de la pratique du football féminin dans nos territoires. Pour mener ce travail, nous avons désigné quatre co-rapporteures représentant différentes sensibilités politiques de notre haute assemblée. Sachez que nous travaillons en parfaite harmonie pour la promotion des droits des femmes.
Les co-rapporteures sont :
- Annick Billon, présidente de la délégation pour le groupe Union centriste ;
- Céline Boulay-Espéronnier, pour le groupe Les Républicains ;
- Victoire Jasmin, pour le groupe Socialiste et républicain ;
- et Christine Prunaud, pour le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste.
Nous avons lancé nos travaux le 13 décembre 2018 avec l'audition de Roxana Maracineanu, ministre des Sports. Nous avons entendu la semaine dernière Frédérique Jossinet, directrice du football féminin et de la féminisation à la FFF, que vous connaissez bien. Nous auditionnerons aussi Brigitte Henriques, vice-présidente de la FFF et du comité d'organisation du Mondial.
Nous nous efforçons de compléter ces auditions par des déplacements dans les territoires, ce qui est extrêmement important à nos yeux. Ces déplacements nous ont permis d'échanger avec des dirigeants et des joueuses du Paris Football Club au centre d'entraînement d'Orly, mais aussi avec des clubs vendéens. Enfin, nous organiserons une table ronde au mois de mai qui sera plus particulièrement dédiée à la Coupe du monde elle-même sous le prisme de la visibilité et de la médiatisation.
Le football féminin a beaucoup progressé en termes de visibilité et de présence dans les médias depuis quelques années, sans malheureusement égaler le football masculin dans le coeur du grand public. Toutefois, j'ai entendu un certain nombre de supporters dire qu'ils s'intéressaient de plus en plus au football féminin, à la fois pour la qualité de la prestation des joueuses et pour l'ambiance des matchs, qui est plus apaisée et plus respectueuse des règles du sport que lors des matchs masculins.
Madame Georges, vous avez connu une carrière exceptionnelle de joueuse internationale, membre de l'équipe de France, tout en évoluant dans les meilleurs clubs féminins en France, en Europe et aux États-Unis. Depuis le mois de mars 2017, vous êtes secrétaire générale de la Fédération française de football. L'une de vos missions consiste notamment à développer l'attrait de la fonction d'arbitre auprès des jeunes filles. J'étais par exemple impressionnée par le parcours de Nelly Viennot et cela me paraît important qu'il y ait davantage d'arbitres femmes. Nous connaissons votre engagement en faveur de la promotion du football féminin et plus généralement du sport féminin. Depuis votre nomination à la FFF, vous êtes une véritable ambassadrice du football féminin auprès des jeunes et des médias.
Nous sommes donc particulièrement heureuses et heureux de vous recevoir, car vous symbolisez un modèle de réussite pour les jeunes filles qui pratiquent ou qui voudraient pratiquer le football. Vous incarnez par ailleurs une évolution positive en matière de féminisation de la gouvernance du football français. Nous savons bien que tous les lieux de pouvoir restent difficiles à atteindre pour les femmes.
Nous aimerions donc que vous nous parliez de votre parcours de joueuse de football au plus haut niveau et de votre reconversion. Comment avez-vous concilié les exigences du haut niveau sans avoir pour autant de statut professionnel, le football féminin dépendant en France de la ligue amateur ? Notre délégation devra d'ailleurs s'intéresser à ce paradoxe dans son rapport. De façon plus générale, comment devons-nous progresser pour aider les joueuses à concilier les exigences du sport de haut niveau avec un statut et une rémunération qui ne sont pas toujours à la hauteur de ces exigences ?
En outre, quelles sont vos ambitions, en tant que secrétaire générale de la FFF en ce qui concerne le développement et la promotion du football féminin et de la mixité dans le football ? Pouvez-vous nous parler en détail de votre mission sur la féminisation de l'arbitrage ?
Enfin, comment vous investissez-vous dans la préparation de la Coupe du monde à venir ? En tant qu'ancienne joueuse, comment appréhendez-vous cette compétition qui aura lieu dans notre pays un an après la victoire de l'équipe masculine ?
Nous vous remercions chaleureusement pour votre présence. Je vous cède la parole sans plus tarder. À l'issue de votre présentation, je laisserai mes collègues vous poser des questions à leur tour.