En effet, je n'ai pas précisé en quoi consisterait la formation des arbitres d'élite. Je souhaite que les stages soient mixtes, car il faut côtoyer les meilleurs pour progresser. Aujourd'hui, les meilleurs arbitres sont ceux de Ligue 1 et de Ligue 2 du football masculin. Les filles ne doivent pas rester cantonnées entre elles, même s'il peut être compliqué pour elles d'être la seule fille dans un stage d'arbitre ou sur le terrain. L'augmentation de nos licenciées nous permet désormais de proposer des stages exclusivement féminins dans lesquels les filles se sentent plus à l'aise. Toutefois, il est indéniable que notre objectif est que des arbitres femmes puissent arbitrer des équipes d'hommes et travailler avec des arbitres masculins.
Le plan de semi-professionnalisation que j'évoquais comprend six stages, dont des stages mixtes avec les meilleurs professionnels. Cela aidera également les hommes à se rendre compte que les femmes ont des qualités. Ils le savent, mais ils n'ont pas l'habitude de travailler ensemble. Il faut que les arbitres français de haut niveau, hommes et femmes, deviennent une famille prête à s'entraider.
Durant la Coupe du monde, les arbitres bénéficieront de l'assistance vidéo, qui sera assurée par les hommes, car les femmes n'ont pas pu être formées sur cette technique. Toutefois, les femmes arbitres prendront les décisions sur le terrain. Notre volonté est que les hommes et les femmes travaillent ensemble dans la mixité. J'encourage donc cela, mais il est important pour les filles les plus jeunes de se sentir en confiance entre elles.
Comment encouragerons-nous les clubs, les ligues et les districts à recruter des femmes arbitres ? Nous leur offrirons des récompenses. Les clubs qui recruteront le mieux recevront des dotations. Les districts seront récompensés sous des formes qui restent à définir (invitations ou dotations d'équipement). Ce point sera abordé lors de notre séminaire. De plus, la Journée de l'arbitrage doit devenir un événement de portée nationale. Nous pourrons organiser un challenge lors de cette journée. Les ligues et les districts qui organiseront les plus beaux événements autour de l'arbitrage seront récompensés. Comme vous le savez, il est indispensable de valoriser les personnes qui s'investissent. Nous espérons encourager le recrutement d'arbitres féminines de cette manière.
Le 19 janvier dernier, lors du match France-États-Unis au Havre, une convention a été signée avec le HAC (Le Havre Athletic Club), qui ouvrira une section arbitrage. Le club de Laval a également une section arbitrage. Nous aimerions développer ces écoles d'arbitrage dans les clubs, avec des infrastructures dédiées. Les jeunes apprendraient dans de meilleures conditions. Ils bénéficieraient de préparateurs physiques et de terrains d'entraînement. La ligue de Normandie réalise également un très bon travail en matière de section arbitrage. Ces sections pourraient être intégrées dans les collèges ou les lycées, comme cela est le cas à Auxerre ou à Metz. Ce développement doit se poursuivre.