Intervention de François Patriat

Réunion du 11 avril 2019 à 10h30
Création de l'office français de la biodiversité — Article 3

Photo de François PatriatFrançois Patriat :

Il m’arrive fréquemment d’aborder cette question avec Mme Loisier au sujet du massif du Morvan, proche de mon domicile.

J’ai malgré tout du mal à comprendre cette demande : peut-on vraiment avoir le beurre et l’argent du beurre ?

Quand on subit des dégâts de gibier, cela signifie qu’il y a beaucoup de gibier : des cervidés, des chevreuils, notamment, dans les zones de sapins et de conifères. Et si le gibier est développé, l’ONF ou la commune loue très cher ses droits de chasse.

Madame Loisier, la petite commune de Francheville, dans le département de la Côte-d’Or, encaisse aujourd’hui un revenu de 3 000 euros par an grâce à ses bois, mais aussi un revenu de 40 000 euros par an grâce à ses droits de chasse. Je dis bien 40 000 euros par an ! La commune subit peut-être des pertes liées au grand gibier, mais elle a des rentrées d’argent importantes grâce à la chasse.

Lorsque les dégâts sont moins importants, les droits de chasse sont moins élevés. C’est le cas dans le Morvan, par exemple. Cela signifie aussi que la mesure ne se justifierait pas.

J’ai du mal à comprendre que l’on essaie de gagner sur les deux tableaux : d’un côté, on cherche à louer des droits de chasse très cher, droits de chasse qui, en ce qui concerne mon territoire, sont souvent loués par des personnes originaires du Midi, de Rhône-Alpes, de Grenoble, d’un peu partout, et pas par des Bourguignons – ces droits représentent un rapport certain pour les propriétaires forestiers ; de l’autre, on demande une indemnisation pour les dégâts causés par le gibier.

Cette mesure ne me paraît pas très légitime aujourd’hui.

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