J’habite depuis toujours à douze kilomètres des fonderies de Pont-à-Mousson, qui tournent depuis plus de 150 ans. Elles font partie de notre identité et sont une fierté collective, d’abord pour les 2 000 salariés du groupe et leur savoir-faire mondialement reconnu, puisque l’on trouve partout les canalisations en fonte ductile et les fameuses plaques d’égout. Or Saint-Gobain s’apprête à lâcher le fleuron Pont-à-Mousson !
Madame la secrétaire d’État, vous venez de nous confirmer que la cession était possible, mais aussi que la filière relevait bien d’une activité pouvant être considérée comme stratégique. Vous venez aussi de nous dire que vous nous recevrez après votre rendez-vous avec le PDG du groupe Saint-Gobain et qu’alors seulement, vous nous donnerez plus d’informations. Je vous remercie de nous rencontrer de manière unitaire, mais je suis le quatrième parlementaire à vous interroger sur le sujet cette semaine, et votre réponse demeure insatisfaisante. Car c’est bien vous qui définissez la politique industrielle de la France.
Je vous demande donc quelles sont vos lignes rouges et claires sur ce dossier, en amont de ce rendez-vous. Quelles informations quant à la santé financière du groupe Saint-Gobain justifiant qu’il se sépare du site de Pont-à-Mousson avez-vous ?
Par ailleurs, vous disposez de leviers, ici et avec les fonds européens, pour contribuer à une modernisation et éviter une délocalisation désastreuse pour notre économie, pour l’emploi, pour le pays, et empêcher ainsi la perte des brevets et des savoir-faire historiques de la fonderie.
La Lorraine a déjà beaucoup trop payé pour la désindustrialisation. Merci de nous rassurer !