Intervention de Agnès Buzyn

Réunion du 11 avril 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Levothyrox

Agnès Buzyn :

Monsieur le sénateur Pierre Louault, je ferai d’abord un rappel : les décisions que vous évoquez ont été prises par le gouvernement précédent. Lors de mon arrivée au ministère des solidarités et de la santé, le changement de formule avait déjà eu lieu, au mois d’avril.

Voyant arriver un certain nombre de plaintes de patients dans le courant de l’été, j’ai immédiatement pris la mesure des effets secondaires dont faisaient part les patients. Dès le mois d’août, j’ai reçu les associations de patients et, au début du mois de septembre, j’ai fait venir en France d’autres formules. Il se trouve en effet que le laboratoire concerné avait un monopole historique sur le marché français, ce qui empêchait les patients d’avoir accès à d’autres produits.

Dès le mois de septembre, j’ai donc réussi à faire venir des stocks en provenance d’autres pays européens, afin que l’ancienne formule soit de nouveau disponible pour les patients. J’ai par ailleurs fait en sorte de diversifier l’offre en permettant l’introduction de cinq nouveaux médicaments, désormais accessibles sur le marché. Chaque patient peut ainsi trouver le médicament qui lui correspond le mieux, celui qui entraîne le moins d’effets indésirables.

Ce gouvernement et mon ministère ont par conséquent largement entendu les plaintes des patients et ont accompagné ceux-ci dans leurs demandes. Je n’ai à aucun moment sous-estimé ces plaintes et les effets secondaires ressentis.

Vous m’avez interrogé sur une étude qui a fait la une du journal Le Monde. Celle-ci confirme simplement que le Levothyrox est un médicament dit « à marge thérapeutique étroite », ce qui signifie qu’il est très sensible à des variations individuelles, et que ce médicament, lorsqu’il est absorbé, induit des différences de dosage chez les patients, individuellement.

Cette étude ne remet pas en cause l’étude antérieure qui avait conclu à l’équivalence de biodisponibilité. Elle souligne simplement qu’il s’agit d’un médicament auquel chaque individu a une sensibilité très différente. Cela peut expliquer l’ensemble des effets secondaires ressentis par les patients.

Enfin, il y a eu un défaut d’accompagnement des malades, soit par leur médecin, soit par l’ANSM. Cette agence ne peut pas, en effet, toucher chaque patient : elle ne dispose pas de l’information qui lui permettrait de savoir qui prend ce médicament. J’ai donc lancé, à la suite de cette affaire, une mission, afin que nous puissions informer les patients différemment. La feuille de route décidée à la suite de cette mission est actuellement mise en œuvre. Un site d’information sera créé, qui permettra d’envoyer des informations par internet aux patients. Ce dispositif se déploiera dans les années à venir.

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