La conclusion du grand débat, c’est un peu une lettre au père Noël, et si le président ne veut pas passer pour le père Fouettard, il va devoir réussir à expliquer que la différence entre le grand débat et le Gouvernement, c’est que le Gouvernement ne peut s’affranchir du réel.
Et le réel, c’est que nous sommes les champions du monde de la dépense publique et des prélèvements obligatoires. §Emmanuel Macron l’avait expliqué lors de la campagne de 2017, tout comme d’ailleurs son adversaire de la droite républicaine. Ni le constat ni les remèdes n’ont changé depuis. Ils s’appellentréforme des retraites – la vraie –, réforme de la fonctionpublique, de l’assurance chômage, du code dutravail, de l’éducation et de la formation, urgenceclimatique, etc.
Si l’issue du grand débat devaitêtre de l’oublier, de céder à tous ceux qui demandent « des annonces fortes », c’est-à-dire, en clair, encore plus de dépenses, alors tout estperdu. En un mot, le président a promis d’entendrele grand débat – c’est heureux –, mais il va falloir aussi, pour une part, qu’il lui résiste, et qu’il résiste, avant tout, à la désespérante tendance de ce pays à toutattendre de l’État, ce qui ne conduit ni à l’optimismeni à l’initiative.
J’en veux pour preuve les enquêtes qui nousapprennent qu’une majorité des jeunes Français ontpeur de l’avenir, ce qui n’est jamais arrivé nulle partdans l’histoire, pourtant infiniment plus ingrateenvers toutes les générations qui nous ont précédésqu’envers la nôtre. Ce ne sont pas les temps qui sontdevenus plus durs ; c’est nous qui nous sommesamollis.