Intervention de Éric Kerrouche

Réunion du 10 avril 2019 à 14h30
Grand débat national — Débat interactif

Photo de Éric KerroucheÉric Kerrouche :

En matière de transition écologique comme de volontarisme institutionnel, on attendait du Gouvernement des propositions plus éclatantes que le recyclage du conseiller territorial, avec ses justifications managériales d’efficacité et d’économies. Encore une incompréhension majeure sur ce que doit véritablement être la démocratie de proximité !

Recentrons-nous plutôt sur une fonction curieusement absente du grand débat : la fonction présidentielle.

Je comprends bien qu’affaiblir les assemblées, cultiver l’antiparlementarisme, supprimer les contre-pouvoirs, des corps intermédiaires jusqu’aux représentants du personnel, offre un confort incomparable. C’est d’ailleurs ainsi que l’ultralibéralisme produit mécaniquement des dérives autoritaires, sous couvert de neutralité technicienne.

En dépit de ce qu’on essaie de faire dire aux Français après le grand débat par un exercice de ventriloquie déconcertant de candeur, ce n’est pas ce qu’ils attendent pour la France ni d’ailleurs pour l’Europe.

Ma question porte sur cet angle mort que l’exécutif n’aborde pas, malgré quatre-vingt-dix heures – quatre-vingt-dix heures ! – de contribution présidentielle au grand débat : celle de la place de la fonction présidentielle dans notre édifice démocratique.

Monsieur le Premier ministre, comment entendez-vous prendre en considération le grand débat dans le cadre d’une révision institutionnelle sans cesse reportée ? Allez-vous transformer ce qui est un projet de technocratie plébiscitaire et de domestication du Parlement en une opportunité pour rééquilibrer notre architecture institutionnelle en faveur d’une meilleure représentation des citoyens et des corps intermédiaires ? Allez-vous accepter de mettre en place de nouveaux mécanismes délibératifs…

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