La Géorgie a inscrit dans sa Constitution l'objectif d'entrer dans l'Union européenne et dans l'OTAN. Elle a signé un accord d'association avec l'Union européenne. Avec ma collègue Gisèle Jourda, nous avons constaté que la Géorgie est le bon élève du partenariat oriental de l'Union européenne mais, à l'évidence, le chemin est encore long pour entrer dans l'Union européenne. La Géorgie fait preuve de la même bonne volonté à l'égard de l'OTAN. À partir du 18 mars 2019, l'OTAN et la Géorgie ont fait des exercices militaires conjoints dits de « commandement ». Ces manoeuvres ont commencé le jour du 5e anniversaire de l'intervention russe en Crimée mais c'est à l'évidence un hasard. Le 25 mars 2019, Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l'OTAN a affirmé à Tbilissi que, je le cite, « les vingt-neuf Alliés ont clairement indiqué que la Géorgie deviendra membre de l'OTAN ». Cette déclaration interpelle. La Russie occupe, depuis 2008, deux provinces de la Géorgie - l'Abkhasie et l'Ossétie du Sud - et tout indique qu'elle n'a pas l'intention de repartir. Peut-on envisager sérieusement l'entrée dans l'OTAN d'un pays partiellement occupé par la Russie, car selon l'article 5 du Traité de l'OTAN, la solidarité doit jouer avec chacun de ses membres ? La question se pose, dans les mêmes termes, s'agissant de l'Ukraine. Quelle est la position de la France par rapport à cette volonté d'être le plus possible au contact avec les frontières de la Russie, connaissant les risques que cela comporte ?