Intervention de Marianne Gazeau

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 11 avril 2019 : 1ère réunion
Audition de Mme Marianne Gazeau présidente de foot d'elles

Marianne Gazeau, présidente de Foot d'Elles :

Madame la présidente, je vous remercie tout d'abord pour votre invitation. Je vais donc vous présenter le projet citoyen Foot d'Elles. Puis, j'aborderai plus particulièrement les questions de l'image des footballeuses et de leur médiatisation, pour terminer avec quelques pistes de réflexion.

J'ai créé mon entreprise, Sésame, il y a vingt ans, pour accompagner les entreprises françaises à l'international en proposant des détections de projets, des études de marché ou encore des recherches de partenaires. Nous travaillons principalement pour de grands groupes dans le monde des infrastructures, de la construction, du luxe ou de la banque. Depuis la création de mon entreprise, j'ai toujours souhaité faire preuve d'une certaine ouverture d'esprit. L'égalité femmes-hommes en représente un aspect obligatoire.

En outre, de manière informelle, mes salariés et moi-même avons régulièrement accompagné des jeunes en difficulté ou des associations pour leur apporter de l'aide ou des conseils. En 2012, j'ai proposé à mes salariés de créer un vrai projet citoyen. Ainsi nous avons cherché un projet positif qui soit visible sur les réseaux sociaux, où nous sommes assez actifs, et qui correspondait à nos valeurs. De manière neutre, nous en sommes arrivés au football féminin, un sujet qui ne m'était pas familier.

En réfléchissant autour de ce sujet, nous avons constaté que le football féminin était inexistant par rapport au football masculin. Étant donné que je m'intéresse beaucoup à l'égalité femmes-hommes, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un sujet parfait pour faire progresser les mentalités. C'est ainsi qu'est né le projet « Foot d'Elles, Dribbler la différence ».

Nous avons très vite lancé un site Internet, ainsi qu'un certain nombre d'événements.

Après sept ans d'engagement, voici notre bilan. Notre budget reste limité. Nous fonctionnons grâce à du mécénat et avec nos propres moyens.

En premier lieu, nous contribuons à la visibilité du football féminin et des footballeuses. À ce jour, notre site Internet comptabilise environ 7 500 articles et plus de deux millions de pages vues. Concernant les réseaux sociaux, nous avons une communauté de 4 000 personnes abonnés à la newsletter. Nous totalisons presque 10 000 fans sur Facebook et 12 000 followers sur Twitter. De plus, nous enregistrons 200 000 visites par mois sur le site. Notre ligne éditoriale est avant tout de proposer des articles de fond pour mieux connaître les équipes françaises et internationales sur les difficultés qu'elles rencontrent pour pratiquer ce sport. Nous publions aussi des portraits de footballeuses représentant à nos yeux des modèles dans le sport, dans leur vie professionnelle ou dans la vie associative. Il est important de faire connaître les footballeuses et de raconter leur histoire, pour créer des modèles susceptibles de faire naître des vocations chez les jeunes filles. Nous essayons également de relayer les bonnes pratiques dans les clubs pour qu'elles puissent essaimer ailleurs.

En second lieu, nous créons de l'événementiel. Notre premier événement, « Mêmes rêves de foot », a eu lieu en 2014. J'ai imaginé qu'une manière de médiatiser les footballeuses était de faire une photo d'un footballeur et d'une footballeuse affiliés aux mêmes clubs emblématiques et de les faire échanger sur le football féminin. Nous avons ciblé les dix principaux clubs de Ligue 1 qui avaient une équipe féminine. Si les partenariats ont été rapidement obtenus auprès des responsables des équipes féminines, il s'est avéré extrêmement compliqué de réaliser les séances photos. Cette expérience a été révélatrice de la coexistence de deux mondes, deux écosystèmes séparés : le monde amateur d'un côté avec les footballeuses et le monde professionnel de l'autre avec les footballeurs. Il était presque impossible de faire une photographie avec un joueur et une joueuse. L'exposition a finalement été inaugurée en septembre 2014 sur les grilles du stade Charléty, grâce à l'aide de la Mairie de Paris. Il est certain que l'énergie des directeurs de la communication des clubs est très centrée sur les footballeurs, et peu sur les footballeuses. Je tiens à souligner ce point, car cela illustre bien le manque de reconnaissance dont souffrent les joueuses.

Par ailleurs, le football est un bon moyen pour favoriser l'esprit d'équipe dans le monde des entreprises ou encore dans le monde associatif. Je suis membre d'une association « Nos quartiers ont du talent », qui regroupe des parrains ou des marraines salariés en entreprise et des jeunes de quartiers populaires qui ont un Master 2 et qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi. J'ai proposé à l'association de monter une équipe de football avec des marraines et des filleules. L'objectif était de participer à un critérium amateur en atteignant un résultat honorable, mais surtout que toutes les filleules trouvent un emploi à la fin de la saison. Jusqu'en 2016 les objectifs étaient atteints. Le travail d'équipe et l'émulation ont fait aboutir cela de manière totalement informelle, sans utiliser les méthodes habituelles de recherche d'emploi. Le football a rendu cela possible.

Nous avons laissé cette équipe aux marraines et filleules, qui ont repris le flambeau, et nous nous sommes tournés vers les entreprises pour encourager la création d'équipes féminines. Les hommes pratiquent le football dans les entreprises, mais pas les femmes. J'ai donc proposé à ces entreprises de participer à un tournoi qui s'appelle Footworking. L'événement a lieu tous les ans dans une ville différente. Jusqu'à présent il a eu lieu à Lyon, Bordeaux et Nantes.

Réunir une dizaine d'équipes de femmes en entreprise n'est pas simple. La résistance vient des différentes directions contactées mais aussi des femmes elles-mêmes.

Pourtant, en termes de communication interne, les messages véhiculés sont importants et amènent souvent un grand respect de la part des collègues.

Certaines femmes ont d'ailleurs été encouragées à créer des équipes dans leur entreprise et pratiquent maintenant le football régulièrement. Lors du dernier tournoi à Nantes, nous avons osé la mixité et nous avons demandé aux équipes féminines d'inviter deux hommes dans leur équipe, sachant qu'un seul était présent sur le terrain. Le retour sur le tournoi était très positif et nous allons continuer à développer cette idée.

Notre projet a reçu des récompenses. Je suis fière de mes salariés et des trois prix reçus. Nous avons obtenu en 2014 le Trophée « Nos quartiers ont du talent » grâce à l'équipe de football que nous avons montée. En 2015, nous avons eu le prix Coup de coeur de la deuxième nuit RSE et en 2018 le premier prix Acteur engagé des Trophées du sport responsable Generali. Nous allons évidemment poursuivre nos actions.

Enfin, en cette année de Coupe du monde, nous n'opterons pas pour une médiatisation classique, sachant que tous les médias couvriront cet événement, aussi bien les médias français qu'internationaux. Nous avons de toute façon pris le parti d'être un peu décalés par rapport à l'actualité du football. Nous avons opté pour un festival de films documentaires qui tournera en parallèle de la Coupe du monde dans les neuf villes hôtes. Nous comptons environ vingt-cinq lieux partenaires et plus de quarante-cinq séances pour une quinzaine de films. Des débats auront lieu à la fin de chaque projection. Nous avons essayé d'être présents partout, à la fois dans les banlieues populaires à travers les Maisons des femmes ou les Maisons de quartier, dans des lieux plus prestigieux, comme le Musée du sport, la mairie de Grenoble ou l'ambassade de Suède avec qui nous organisons un événement à Nice, ou encore dans les cinémas d'art et d'essai, où il n'y a pas beaucoup de films programmés sur le football ou sur le sport féminin.

Nous emmenons avec nous Nicole Abar, une femme que j'admire énormément, et qui oeuvre beaucoup en faveur de l'égalité femmes-hommes. Elle a décidé de lancer un projet autour d'un baby-foot mixte en partenariat avec Bonzini, le fabricant de référence des baby-foot.

Nous espérons rencontrer des publics très différents, car il y aura évidemment une suite à ce festival. Nous souhaitons recueillir de nombreuses bonnes pratiques et initiatives que nous valoriserons sur notre site Internet afin de développer une nouvelle communauté.

Après avoir présenté nos actions, je souhaiterais aborder l'image des footballeuses. Nous avons réalisé une étude empirique à partir d'articles, d'entretiens, d'événements ou de rencontres (hors footballeuses, encadrement et FFF) pour mesurer la perception du football féminin. Nous avons recueilli environ 850 avis. 80 % des répondants ont une opinion positive des footballeuses, sans même connaître cette pratique. Les personnes interrogées disent que les footballeuses jouent bien et manifestent de l'admiration parce que ces dernières doivent mener un double projet professionnel et sportif et que leurs salaires sont largement inférieurs à ceux des hommes. Le football féminin provoque immédiatement un sourire et quelques mots très positifs.

Par ailleurs, presque personne n'a vu de match de football féminin. Les deux clubs qui sont cités sont l'OL et le PSG, ce qui est normal puisqu'il s'agit des deux clubs principaux. Les joueuses les plus évoquées sont Laure Boulleau, qui est la plus médiatisée, et Gaétane Thiney, qui exerce désormais des responsabilités à la FFF et qui a commenté des matchs. Wendy Renard reste une figure de référence parce qu'elle a été capitaine de l'équipe de France et de l'OL, même si elle est de nature plus réservée. Enfin, Amandine Henry apparaît plus récemment puisqu'elle est capitaine de l'équipe de France. Il est vraiment intéressant de souligner l'impression positive suscitée par le football féminin, même auprès de personnes qui ne connaissent pas le sujet.

Les footballeuses, pour leur part, ont peu conscience de ce capital positif. Au contraire, elles sont vraiment en recherche de reconnaissance. Elles trouvent que les clubs ne s'intéressent pas assez à elles et à leurs performances. Hormis dans quelques clubs, elles se sentent délaissées. Elles avouent également qu'elles ne savent pas communiquer. Elles ne savent pas ce qu'il faut dire ou non. De plus, elles ont peur d'être prises à partie, comme cela est déjà arrivé. D'ailleurs, Foot d'Elles a du mal à les approcher, car elles sont souvent inaccessibles. Il nous faut alors passer par l'entraîneur ou par la communication du club. Nous n'avons jamais réussi à interviewer Corinne Diacre, par exemple. Je ne parviens pas à expliquer cette réserve.

Les supporters, de leur côté, demandent davantage de diffusions de matchs. Ils se reconnaissent plus dans les valeurs du football féminin que dans celles du football masculin. Il s'agit bien de deux mondes distincts.

D'un autre côté, les footballeurs et leurs supporters et supportrices sont très peu ouverts sur le football féminin. Cela ne les intéresse pas. Il est vrai que les matchs de football masculin sont perçus comme du spectacle alors que le jeu est plus lent chez les femmes. Certains estiment que le niveau de jeu des femmes est inférieur, ce avec quoi je ne suis pas d'accord. Le jeu est très technique chez les femmes, qui font moins d'arrêts et moins de « cinéma » que les hommes. Les joueurs et leurs supporters ne connaissent pas les joueuses et ne savent pas où regarder les matchs.

Il faut donc retenir que le capital sympathie du football féminin est énorme, sauf chez les footballeurs. Les avancées médiatiques restent néanmoins timides. Certes, la perspective de la Coupe du monde encourage les médias et nous voyons de plus en plus d'articles sur le sujet. Toutefois, je pense que cet engouement risque de retomber rapidement. De plus, lorsque vous écoutez la radio ou que vous regardez la télévision, les contenus sur les joueuses ne sont pas très fournis. Les matchs de D1 sont désormais retransmis mais n'attirent pas toujours les téléspectateurs. En 2012, 7 % des matchs de football féminin étaient retransmis, contre 14 à 18 % en 2017. L'objectif est de dépasser 20 % grâce au Mondial. J'espère que cet objectif sera atteint dès 2019.

Selon moi, une action a aidé à la médiatisation du football féminin grâce à Christine Kelly, qui était alors journaliste et membre du CSA. Elle a lancé une initiative formidable sur le modèle du 8 mars ou de la Journée de lutte contre les violences faites aux femmes, pour créer les 24 heures du sport féminin. J'ai assisté au démarrage de ce projet qui a été un succès. Les médias ont joué le jeu, et l'événement se reproduit tous les ans en février. Ce week-end dédié au sport féminin fonctionne bien, car il existe une émulation entre les médias. La course à l'audience permet de développer la médiatisation du sport féminin. Christine Kelly a joué un rôle décisif en ce sens.

Du côté des médias spécialisés, nous sommes trois acteurs sur le web, avec des moyens dérisoires. Foot au féminin est le média historique créé par Sébastien Duret. Je crois qu'il s'agit d'un média bénévole. Foot d'Elles est le second média consacré au football féminin. Le dernier arrivé est Coeur de football, qui a été lancé en 2015 avec des moyens modestes. Pour ma part, je ne revendique pas le fait d'être un média, d'autant plus que nous avons un fonds de dotation. Foot d'Elles est davantage un projet citoyen.

Cependant, les réseaux sociaux permettent de compenser ce manque de médias spécialisés et cette absence de visibilité. Étant donné que les matchs ne sont pas retransmis, Facebook, Instagram, Twitter et les forums de discussion représentent des vecteurs privilégiés pour échanger. Il s'agit d'une mine d'informations considérable. Certains matchs sont par exemple retransmis « sauvagement » par des fans avec des caméras amateurs. Pour rappel, la D1 est désormais diffusée sur Canal Plus, mais cela n'est pas le cas de la D2, qui n'est pas retransmise à la télévision. Les fans font également des commentaires, écrivent des articles et discutent beaucoup entre eux. Leur culture générale et leur connaissance sont incroyables. Nous voyons sur notre site des discussions de grands experts qui restent néanmoins confidentielles. Il s'agit d'un milieu fermé de passionnés.

Il est vrai que le Mondial entraîne une évolution significative. La Coupe du monde de 2003, qui a eu lieu aux États-Unis, était couverte par un envoyé spécial, un photographe de L'Équipe et trois journalistes de Ouest-France, France Football et RTL. En 2015, la Coupe du monde a eu lieu au Canada. L'Équipe a consacré sa couverture à l'équipe de France féminine de football à cinq reprises. Deux journalistes et deux photographes étaient sur place. Les principales chaînes de télévision étaient également présentes pour suivre l'équipe de France, c'est-à-dire que la couverture s'est arrêtée quand la France a été disqualifiée. En 2019, les médias internationaux seront présents. Le dispositif de L'Équipe comprend quinze journalistes, dont cinq qui se consacreront à l'équipe de France, et six photographes. Les meilleures équipes seront suivies par deux journalistes et la chaîne de L'Équipe aura quatre journalistes. Il est plus facile de déployer un tel dispositif puisque la compétition se déroule chez nous. J'espère que nous constaterons un dispositif similaire lors de la prochaine Coupe du monde.

Pourquoi observons-nous un désintérêt des médias pour le football féminin par rapport au football masculin ?

Tout d'abord, les clubs ne communiquent pas envers les médias. Il faudrait pourtant qu'ils préparent des dossiers de presse, qu'ils fournissent des histoires, car les médias ne s'intéresseront pas spontanément à une pratique méconnue.

En outre, il est extrêmement difficile d'approcher les joueuses internationales. Les footballeuses, comme je l'ai souligné, ne communiquent pas. Elles n'ont pas conscience du rôle de modèle qu'elles pourraient jouer auprès du public. Or dans les médias, le football masculin occupe toute la place. Il est donc très difficile de faire émerger le football féminin dans le monde médiatique. Tous les journalistes sont invités pour voir les matchs de football masculin. La communication est importante, les joueurs communiquent. Le football féminin connaît une situation inverse. Il n'est pas toujours facile pour nous d'obtenir les informations alors que nous sommes un média spécialisé.

J'aimerais terminer par quelques pistes de réflexion. Il serait très important de former les footballeuses et les sections féminines des clubs à la communication. Pourquoi ne pas mettre à disposition des kits de formation sur ce sujet ? Il conviendrait également d'organiser des séminaires avec les clubs pour échanger sur les bonnes pratiques. Certains clubs, comme Le Havre, ont un vrai projet pour le football féminin, ce qui est indispensable pour développer une bonne communication. Ces clubs peuvent montrer l'exemple. En outre, des séances de media training devraient être proposées aux footballeuses. Cependant, il reste à déterminer qui prendrait en charge de telles actions. Il reviendrait aux clubs de le faire, mais ils ne s'y intéressent pas. La FFF pourrait être sollicitée. Il est important que ces actions ne se déroulent pas en vase clos. Le directeur de la communication, qui est souvent un homme, conçoit la communication de la même manière pour les footballeurs et les footballeuses. Il me semble au contraire qu'il faudrait s'éloigner de cette conception.

Par ailleurs, il serait intéressant d'élargir la communication vers plus de médias et vers d'autres thématiques. Il me paraît illusoire de penser que les footballeuses recevront la même attention médiatique que les footballeurs en peu de temps. Cela prendra des années et je ne suis pas sûre que cela soit la bonne solution, car il s'agit de deux mondes différents. Nous comparons toujours les footballeuses aux footballeurs, mais cela n'est pas pertinent. Les photos de footballeurs, par exemple, présentent toujours les joueurs dans des poses relativement agressives. Pourquoi devrions-nous présenter les joueuses de la même manière ? Il est possible selon moi de les présenter autrement.

Il est donc nécessaire de trouver une médiatisation adaptée pour le football féminin et pour les joueuses. Je rejoins Arnaud Simon, l'ancien directeur général d'Eurosport, qui estime qu'il ne faut pas faire des footballeuses des « footballeurs bis ». En effet, il est important de proposer d'autres thématiques, notamment en racontant l'histoire des joueuses, car ces femmes sont des battantes. Leurs parcours de vie sont incroyables puisqu'elles doivent mener leur carrière sportive en parallèle d'une vie professionnelle ou de leurs études. Elles s'entraînent de 16 heures à 21 heures et sont occupées tous les week-ends. Elles ont une forte personnalité et des histoires à raconter. Par conséquent, elles devraient être des modèles pour notre société et méritent que les journalistes s'intéressent à elles. Les journalistes sportifs ne s'intéresseront peut-être pas à elles, mais les autres journalistes pourront évoquer la mixité ou l'égalité femmes-hommes en médiatisant ces joueuses, d'autant plus que ces sujets intéressent les médias. Il me paraît donc important de faire du storytelling, mais aussi des documentaires ou des séries sur ces femmes, en adoptant une médiatisation différente de celle des footballeurs.

Enfin, j'aimerais pousser la réflexion un peu plus loin. La plupart des footballeuses se trouvent dans une situation très précaire. Hormis quelques-unes qui reçoivent de bons salaires, les joueuses ont des conditions de vie difficiles. Pourtant, nous leur demandons de nombreux efforts. Ces femmes vivent dans un monde fermé qui ne les considère pas et elles sont effacées derrière les footballeurs.

En revanche, si elles tissent des liens avec les associations, les entreprises ou les collectivités, elles arriveront à ouvrir des portes. Elles peuvent intervenir sur des questions telles que l'égalité femmes-hommes, le sport comme source de bien-être, le vivre-ensemble ou la mixité sociale. Les footballeuses pourraient ainsi s'appuyer sur cet autre monde pour améliorer leur médiatisation. De plus, les capacités de communication de ces différentes organisations sont plus importantes que celles des clubs de football féminin. Les joueuses pourraient notamment intervenir lors de conférences et évoquer les parallèles entre le sport et l'entreprise. Elles pourraient entraîner des équipes de femmes dans les entreprises ou s'impliquer dans les associations. Elles le font déjà souvent, mais cette démarche n'est pas suffisamment structurée. Par conséquent, il nous revient de nous occuper de la médiatisation de ces femmes, puisque peu de personnes s'intéressent à elles dans les clubs. D'autres structures pourront les soutenir, puisque leur capital sympathie est important.

Plus les footballeuses noueront des contacts avec l'extérieur, plus elles seront médiatisées pour leurs performances, leur parcours de vie professionnel et leur engagement citoyen, plus elles augmenteront leur visibilité. Or nous avons besoin d'elles comme modèles. J'ai découvert des personnalités incroyables parmi ces joueuses, mais leur parcours reste confidentiel.

Je vous remercie.

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