Monsieur le sénateur Yvon Collin, j’entends aujourd’hui beaucoup de contestations de la zone euro. Ces contestations sont parfois artificielles. C’est pourquoi je voudrais rappeler, avec beaucoup de simplicité, les avantages considérables que la zone euro apporte à nos entreprises et à nos concitoyens.
Premièrement, il n’y a plus d’inflation. On peut le regretter, argumenter qu’il en faudrait un tout petit peu, mais il n’y a plus cette inflation massive qui existait il y a quelques décennies encore et qui est un impôt sur les pauvres. Ceux qui perdent le plus lorsqu’il y a une inflation forte, ce sont en effet les ménages les plus modestes. Ne pas avoir d’inflation, c’est une protection pour les plus fragiles de nos compatriotes.
Deuxièmement, c’est un élément décisif, la zone euro permet aux entreprises de bénéficier d’une liberté de circulation. On a la même monnaie : cela facilite le commerce. Or le commerce intra-européen représente 60 % des échanges commerciaux français. C’est donc un avantage considérable pour le développement et la compétitivité de nos entreprises. Quand elles exportent vers Rome, Berlin ou Madrid, elles n’ont pas à payer de frais de change.
Troisièmement, la solidité de cette monnaie nous garantit des capacités d’exportation. Une monnaie forte facilite les échanges commerciaux extérieurs.
Ces trois avantages décisifs de la zone euro doivent être mis en avant sans relâche.
Il demeure une faiblesse, que vous avez parfaitement soulignée : il n’y a pas assez de convergence au sein de la zone euro. Malheureusement, certains États ont davantage bénéficié que d’autres, objectivement, de cette zone. C’est pourquoi le Président de la République et le Gouvernement ont proposé le budget de la zone euro : notre but est d’amener plus de convergence là où, au cours des dernières années, il y a eu trop de divergences.