Heureusement, monsieur le sénateur, vous avez mis en cause les gouvernements, et non pas la France, sinon je vous aurais invité à participer à mes entretiens, à Washington, avec l’administration américaine ; vous auriez pu constater qu’ils sont musclés. On nous reproche quelque chose qu’en bon gaulliste je soutiens fortement : l’indépendance et la souveraineté française.
Quand le Président de la République refuse de s’engager dans une négociation commerciale avec les États-Unis parce qu’ils sont sortis des Accords de Paris, la réponse est musclée.
Quand nous taxons les géants du numérique, parce que nous estimons que c’est une question de justice fiscale, la réponse est musclée également.
En revanche, je vous rejoins totalement sur la nécessité de résister aux sanctions extraterritoriales américaines. Les États-Unis n’ont pas à être le gendarme de la planète ! Le dollar n’a pas à être l’étalon de l’ensemble du commerce mondial !
Ainsi, lorsque les États-Unis ont décidé de mettre en place des sanctions extraterritoriales contre l’Iran, alors même que ce dernier est toujours membre de l’accord que nous avons signé à Vienne, nous avons mis en place, avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, un instrument spécifique afin de continuer à commercer avec l’Iran en dépit des sanctions extraterritoriales américaines. S’il n’y avait pas eu cette réaction européenne, j’aurais admis que nous n’avions pas été à la hauteur. Or je constate que les Européens ont eu le courage de mettre en place cet instrument.
Cela dit, je connais suffisamment le manque de détermination de certains face aux États-Unis pour savoir que c’est au pied du mur qu’on verra le maçon. §C’est donc au pied de cette institution financière que nous verrons la détermination des États européens à résister aux États-Unis d’Amérique.