Le propos de M. le sénateur Longeot soulève de nombreuses questions.
Il existe une supervision de la zone euro ; il faut une supervision plus solide des banques européennes. Ce qui vient de se passer avec la Danske Bank le montre très clairement : il est indispensable de renforcer la supervision bancaire de l’Union européenne.
Ce sont souvent les mêmes qui nous font des leçons de morale, en nous accusant de ne pas respecter ceci ou cela : eh bien, qu’ils respectent déjà les règles bancaires européennes et qu’ils se conforment aux règles instaurées contre le blanchiment ! On ne peut pas demander de renforcer les règles pour certains et non pour soi-même. Je souhaite donc que nous ayons une supervision bancaire européenne plus solide.
Sur l’incarnation, je vous rejoins là aussi totalement, monsieur le sénateur. Je veux croire que nous aurons mis en place tous ces instruments – union bancaire, union des marchés de capitaux, budget de la zone euro, budget de convergence – d’ici à la fin de 2019 ; si ce n’est pas le cas, c’est que les États membres de la zone euro n’auront pas été à la hauteur de leurs responsabilités historiques.
Dans un second temps, j’espère parvenir à convaincre nos partenaires qu’un instrument de stabilisation est absolument indispensable, mais chacun sait qu’on est aujourd’hui bloqué sur ce point.
Il faudra en tout cas, dans une perspective de long terme, une incarnation. Ce sera le ministre des finances de la zone euro, qui sera un primus inter pares. On rejoint la construction politique que nous vous proposons : plutôt qu’une fédération, des États-nations qui travaillent plus ensemble.
Prenons l’exemple de la Banque centrale européenne, qui fonctionne remarquablement bien : il y a un primus inter pares, Mario Draghi, son président, qui prend ses responsabilités quand cela est nécessaire, mais tous les présidents de banques centrales membres de la zone euro sont également présents autour de la table, donnent leur avis et apportent leur regard sur la situation. C’est à mon avis le bon modèle pour la zone euro de demain.