Intervention de Bruno Le Maire

Réunion du 30 avril 2019 à 14h30
Zone euro — Débat interactif

Bruno Le Maire :

Je ne suis pas satisfait du niveau de croissance de la zone euro. D’autres orateurs l’ont dit dans ce débat : si l’on se satisfait de ce niveau de croissance, il ne faudra pas s’étonner de la montée des populismes partout en Europe. On nous dira : « Votre euro est bien sympathique, mais si c’est pour avoir 0, 2 ou 0, 5 point de croissance et être à la traîne alors que d’autres grandes nations, comme les États-Unis, ont de meilleurs résultats que nous, c’est qu’il ne marche pas ! »

Il est temps que nous prenions nos responsabilités. C’est le contrat de croissance que j’ai proposé : d’un côté, des réformes pour ceux qui en ont besoin, dont la France ; de l’autre, plus d’investissements pour ceux qui en ont la capacité budgétaire, dont l’Allemagne. Certes, celle-ci dépense plus qu’elle ne le faisait auparavant, mais elle peut dépenser plus encore pour financer des investissements qui bénéficieront à l’ensemble de la zone euro. Voilà le contrat que je propose.

Vous avez également évoqué la situation italienne, monsieur le sénateur. Je répète toujours à nos partenaires italiens que nous sommes tous dans le même bateau : nous avons abandonné notre souveraineté monétaire.

J’entends certains affirmer, à l’occasion de la campagne pour les élections européennes, qu’il n’y a pas de souveraineté européenne. Dans ce cas, c’est qu’ils ont abandonné l’euro, qui est un instrument de cette souveraineté. Sans souveraineté européenne, il n’y a pas d’euro ! La nier, c’est de facto renoncer à l’euro et à la zone euro.

Dès lors que nous avons partagé cette souveraineté et que nous avons une monnaie commune, il faut que chacun suive les règles. C’est trop facile d’aller voir sa propre population et de lui déclarer : « Nous sommes complètement libres, nous faisons ce que nous voulons, nous sommes indépendants et nous nous moquons de ce que diront l’Allemagne, la France, l’Espagne et les autres ! » C’est notre cohésion qui fait notre force ; les règles que nous respectons tous font la force de notre zone commune. Personne ne peut s’abstraire de règles qu’il a librement et souverainement choisies : elles le protègent et protègent la zone euro dans son ensemble.

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