Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, à l’origine de la conférence de presse tenue la semaine dernière par le Président la République, on trouve cinq mois de crise sociale sans précédent, une crise dont vous n’êtes certes pas intégralement responsable, mais qui a été déclenchée et amplifiée par votre politique. Pour y répondre, le Président, qui dit « découvrir les problèmes du pays », reste convaincu que sa politique va dans le bon sens. Il ne nous a pas convaincus, pas plus que les Français d’ailleurs.
Je prendrai deux exemples.
D’abord, le pouvoir d’achat : pas une fois le mot « salaire » n’est apparu dans les propos du Président de la République. Pour ce qui concerne les retraites, il faudra dorénavant travailler plus pour avoir une retraite à taux plein. Quant à leur réindexation, elle est remise à plus tard et ne concernera pas toutes les pensions. Il n’a pas fallu autant de tergiversations pour rejeter le rétablissement de l’ISF, pourtant souhaité par les Français.
Ensuite, les services publics et les territoires : alors qu’il faudrait entendre les élus locaux, vous leur demandez de faire plus avec encore moins.
Tout à l’heure, M. Attal nous a parlé de la non-fermeture des écoles. Toutefois, au-delà du buzz, il oublie de rappeler qu’il y aura toujours des fermetures de classes dans les écoles, comme M. Blanquer l’a rappelé voilà quelques jours, et que c’est bien souvent en milieu rural qu’elles interviennent. C’est donc déjà une promesse non tenue.
Vous avez enfin entendu la proposition des socialistes, mais également de personnalités comme M. Hulot, qui souhaitaient la réunion d’une grande conférence sociale, territoriale et environnementale. J’espère qu’elle mettra fin à vos projets sur les retraites et sur l’assurance chômage. Mais pourquoi ne pas commencer par aborder un vrai sujet, celui des salaires, et faire en sorte que des engagements publics soient pris et tenus ?