Après la conférence de presse du Président de la République et le séminaire gouvernemental, du flou, toujours du flou, mais pas sur le dérapage des déficits publics !
Au moment où la croissance faiblit, vous avez fait le choix de creuser le déficit. Comme l’indiquait un ancien rapporteur général de la Cour des comptes interrogé à la suite de vos annonces, le déficit public se dégrade et la politique budgétaire française menace la cohérence de la zone euro à long terme. Pourtant, le candidat Emmanuel Macron le disait lui-même : ne pas réduire nos dépenses courantes et notre dette serait irresponsable pour les générations à venir. Il avait raison !
Mais, deux ans après ces belles paroles, l’État dépense encore plus que sous la présidence de François Hollande – il faut tout de même le faire ! §–, et sans réaliser d’économies structurelles. Ainsi, comment allez-vous financer la suppression de 23 milliards d’euros de recettes de taxe d’habitation et, surtout, quelles sont les compensations pour les collectivités territoriales ? À la fin de 2018, vous tentez d’acheter la paix sociale avec un chèque de 10 milliards d’euros ; aujourd’hui, vous annoncez 5 milliards d’euros de réductions d’impôts : là encore, comment ces mesures seront-elles financées ? La réalité, c’est que c’est la dette qui paye. Autrement dit, vous créez de l’impôt pour nos enfants, à l’égard de qui vous vous déresponsabilisez.
Vous aviez promis le réenchantement, une révolution destinée à construire la prospérité du XXIe siècle. Le soulèvement populaire récent, le déclassement d’une partie des Français, l’inquiétude de nos concitoyens pour leur avenir illustrent l’effondrement de cette illusion… Monsieur le Premier ministre, quelle France voulez-vous transmettre aux générations futures ? Quel est votre objectif en matière de dette pour la fin du quinquennat ?