Intervention de Dany Wattebled

Réunion du 7 mai 2019 à 14h30
Lutte contre les espèces toxiques envahissantes — Vote sur l'ensemble suite

Photo de Dany WattebledDany Wattebled :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, la proposition de loi sur laquelle nous sommes appelés à voter cet après-midi vise à renforcer la lutte contre la propagation d’espèces exotiques envahissantes.

En effet, l’introduction volontaire ou fortuite d’espèces exotiques envahissantes est l’une des premières causes majeures d’atteinte à la biodiversité dans nos territoires. Sorties de leur milieu naturel et introduites dans le nôtre, ces espèces déséquilibrent les écosystèmes.

De par sa position de carrefour géographique, le territoire métropolitain est fortement touché par ces espèces, ce qui entraîne des dommages sanitaires et économiques considérables, notamment dans les filières agricoles et forestières.

En effet, n’ayant plus à craindre leurs prédateurs naturels, elles croissent démesurément et menacent, voire détruisent, les espèces qui préexistaient. C’est le cas – cela a été rappelé – du frelon asiatique, qui parasite les ruchers en se nourrissant des abeilles. C’est également le cas du ver bipalium kewense, dont la proie est le lombric.

Face à ce danger, il faut donc prévenir l’introduction de telles espèces, mais il faut surtout agir rapidement lorsque l’introduction n’a pu être empêchée, et pour que celle-ci ne devienne pas invasive.

Depuis l’adoption de la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, le préfet a le pouvoir de procéder ou faire procéder à la capture, au prélèvement, à la garde ou à la destruction des spécimens de l’espèce introduite.

C’est pourquoi il est important que l’État puisse agir afin de préserver la biodiversité de nos territoires, mais aussi la santé de nos concitoyens.

La proposition de loi que nous nous apprêtons à voter aujourd’hui met en lumière le fait que le dispositif existant n’est pas suffisant et doit être complété. Elle vise à conférer au maire le pouvoir d’avertir l’autorité administrative compétente lorsqu’il constate la présence dans le milieu naturel d’une ou plusieurs espèces exotiques envahissantes. Toutefois, comme le maire est trop souvent démuni face aux sollicitations de ses administrés, il nous semble préférable qu’il relaie l’information au préfet, afin que celui-ci se charge de déterminer les actions à entreprendre. Car identifier l’espèce en cause et déterminer l’action idoine requièrent une certaine expertise que ne détient pas nécessairement le maire.

De plus, il est important que les opérations de lutte contre les espèces exotiques envahissantes conservent un financement public. Dans la mesure où la propagation de ces espèces menace et met en danger des écosystèmes de l’ensemble de nos territoires, le sujet relève de l’intérêt général. Nous sommes tous concernés par les externalités négatives de ces espèces et de leur propagation.

C’est pourquoi, même si le groupe Les Indépendants est défavorable à l’augmentation des dépenses publiques, il nous paraît juste que de telles opérations restent financées par la puissance publique. Les spécimens de ces espèces n’ont que faire des frontières administratives de notre territoire. C’est par conséquent à l’État qu’il revient de mener et de coordonner la lutte. À l’heure où nous connaissons la sixième extinction animale de masse, l’enjeu est majeur et le temps presse. Nous devons tous avoir comme objectif la plus grande efficacité. Seule une politique nationale pourra apporter une solution à la mesure de la situation.

Le groupe Les Indépendants soutient l’objectif de cette proposition de loi. Nous sommes cependant convaincus qu’une telle mesure devra s’accompagner d’autres actions en faveur de la préservation de nos écosystèmes si nous voulons sauvegarder la biodiversité de nos territoires.

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