Je reprends l'exemple de réussite observée dans le Grand-Est pour préciser que l'ARS y a joué un rôle d'accompagnatrice. Les agences ont pris conscience qu'elles ne doivent pas être rigides et aider les praticiens à s'organiser. C'est aussi le rôle du délégué territorial dans chaque département de réagir aux demandes des praticiens. Un équilibre dans le rôle des ARS doit donc être trouvé entre rigidité et absence totale d'incitation. Mais l'utilité de ces outils de coordination n'a été remise en cause par personne et les praticiens nous disent qu'ils en ont besoin.
Sur le lien ville-hôpital, nous avons constaté que les GHT concernaient prioritairement les hôpitaux publics bien que les établissements de santé privés d'intérêt collectif (ESPIC) n'en sont pas exclus. Dans les premières versions des GHT, les hôpitaux mutualisaient principalement les fonctions achat. Mais désormais se développent des projets médicaux au sein de ces groupements. Dans la Meuse, les hôpitaux se sont regroupés pour mutualiser leur direction et s'organiser en filières. Ces hôpitaux étaient certes de même taille et ne comptaient pas de CHU parmi eux. Cela n'a pas été sans difficulté mais c'est une réussite.
Sur la médecine libérale, il est évident qu'il convient de la protéger. L'étude du conseil de l'ordre montre que les jeunes praticiens ne cherchent pas tous absolument le salariat. Ils cherchent un exercice collectif sur un même territoire. Les maisons de santé commencent même à être un modèle dépassé. D'autres horizons sont possibles précisément grâce aux CPTS. La médecine libérale a un avenir mais c'est bien le problème de rémunération qui se pose.
Enfin, j'ai visité un territoire sur lequel rien n'a été organisé : aucune maison de santé et pas de CPTS. Les praticiens de santé ne sont pas satisfaits car aucun jeune médecin ne veut s'y installer ni même venir en stage. Ils regrettent désormais de s'être arcboutés contre les regroupements.
La question de la pérennité financière de ces CPTS se pose quand on sait que certains ont besoin de 750 000 euros pour fonctionner. Alors que les montants des actes n'augmentent pas, les praticiens s'interrogent sur l'avenir de ces structures.