Intervention de Yannick Vaugrenard

Réunion du 14 mai 2019 à 9h30
Questions orales — Avenir de la phagothérapie

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

La phagothérapie a été découverte à Paris voilà cent ans. Elle consiste en l’utilisation, pour le traitement d’infections bactériennes, de phages ou bactériophages, des virus capables d’infecter et de tuer les bactéries multirésistantes. Elle a aujourd’hui quasiment disparu en France en raison de l’avènement des antibiotiques, jugés plus pratiques et plus efficaces. Cependant, dès que l’usage des antibiotiques s’est répandu entre les années 1960 et 1980, les praticiens et les chercheurs ont constaté que les bactéries avaient la capacité à se transformer pour survivre à l’assaut d’un ou de plusieurs antibiotiques. Conséquence de ce phénomène, la France, avec 125 000 infections par an et 5 500 décès, est le sixième pays européen le plus affecté après l’Italie, la Grèce, la Roumanie, le Portugal et Chypre.

Aujourd’hui, des patients se retrouvent donc en impasse thérapeutique en raison d’infections particulièrement résistantes. Or la phagothérapie peut être utilisée pour de nombreuses pathologies, telles que les infections urinaires, les staphylocoques dorés, les maladies nosocomiales ou les infections respiratoires.

En novembre 2018, la ministre des solidarités et de la santé avait annoncé le lancement d’un programme prioritaire de recherche de 40 millions d’euros pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. En février dernier, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé annonçait la création d’un nouveau comité scientifique spécialisé temporaire – CSST – pour la phagothérapie. Cependant, des interrogations demeurent quant à la conclusion de ces travaux. Pourriez-vous me préciser, madame la secrétaire d’État, le carnet de route du CSST, qui devrait inclure la possibilité de développer la culture locale des phages et permettre à chaque Français, et ce quels que soient ses moyens, d’utiliser cette thérapie ?

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