Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 14 mai 2019 à 21h30
Pour une école de la confiance — Article 1er bis AA, amendement 317

Jean-Michel Blanquer :

C’est d’ailleurs en partie ce qui se passe, soyons honnêtes : aujourd’hui, en Lozère, l’on dénombre 14 élèves par classe, non pas en CP et en CE1, mais de la petite section de maternelle jusqu’au CM2. Nous ne regrettons en aucun cas cette situation, nous continuons de défendre le département de la Lozère et ses écoles : il y a de bonnes raisons de le faire. Mais ne déformons pas la réalité !

Il n’existe aucune malveillance envers l’école rurale, au contraire : nous avons la volonté de la défendre. Je dirai, sur ce sujet, ce que j’ai pu dire sur d’autres questions cet après-midi : à force de décrire les choses autrement qu’elles sont, à force de dénoncer une prétendue malveillance, l’on crée de la désespérance, l’on contrarie le rebond démographique que j’évoquais et l’on décourage l’attractivité nécessaire.

Mesdames, messieurs les sénateurs, pour être parfaitement clair, mieux vaut faire envie de pitié ; et, pour faire envie, il ne faut pas prétendre que l’on est persécuté alors même que l’on est soutenu.

Aujourd’hui, il est essentiel de garantir une alliance entre les élus locaux et l’éducation nationale, pour le rebond démographique et pour le rebond de l’école, et je suis à ce rendez-vous. Je tiens autant à l’école primaire rurale que chacune et chacun d’entre vous, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour la soutenir, encore et toujours. Il n’y aura pas d’autre politique : c’est pour cela que nous créons des postes dans ces écoles, en dépit des baisses démographiques.

Les éléments budgétaires dont vous disposez viennent à l’appui de cette affirmation. Je souhaite qu’elle soit entendue par tous et que, sur ce sujet, nous forgions une forme d’union nationale. Trop souvent, je constate, sur le terrain, des tentatives de désinformation. J’y insiste : de telles attitudes enclenchent le cercle vicieux de la défiance, alors que nous cherchons à créer le cercle vertueux de la confiance.

Enfin, madame Brulin, par définition, une école sans aucun poste n’existe pas : sinon, il s’agit d’une fermeture, ni plus ni moins ! Bien entendu, chaque école dispose d’un nombre de postes défini au préalable, et le minimum est un, jamais zéro. Si un cas particulier venait contredire cette règle, il faudrait me le signaler.

Sur l’amendement n° 317 rectifié, j’émets le même avis que M. le rapporteur : à mon sens, cette disposition est satisfaite. Notre éducation morale et civique est évidemment fondée sur l’explication.

Madame la sénatrice, au cours du grand débat, nos concitoyens ont mis en avant plusieurs thèmes : parmi les plus importants figure le renforcement de l’éducation morale et civique à l’école.

J’entends parfaitement cette attente. Elle passe en effet par l’explicitation des valeurs de la République. Elle passe aussi, selon moi, par notre capacité à créer des occasions d’engagement dans l’éducation civique, de la part de nos élèves : nous multiplierons les projets en ce sens, mais de telles initiatives ne relèvent pas de la loi.

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