Comme le rapporteur, je me situerai dans la lignée de Jules Ferry, dont le regard d’albâtre a été précédemment évoqué ; mais c’est certainement le cas aussi de M. Ouzoulias.
En matière d’éducation morale et civique, une notion dont Jules Ferry a été l’un des grands introducteurs, après quelques autres, l’histoire de l’école de la République a été jalonnée par différentes initiatives très positives. Je pense de nouveau à la politique menée par Jean-Pierre Chevènement en 1985, qui a été salutaire. L’éducation morale et l’éducation civique ont toute leur place à l’école et ont partie liée.
J’ai dit à plusieurs reprises qu’on ne devrait pas avoir peur d’affirmer que l’école a quelque chose à voir avec le bien, le beau et le vrai. Je sais que cette affirmation est parfois discutée. Néanmoins, et même si ce sont des notions un peu absolues, auxquelles on n’accède jamais vraiment de manière totale, il est souhaitable que nous fassions tendre les enfants vers elles.
Oui, l’école est le lieu du vrai, c’est-à-dire de la raison – d’où la place qu’y occupent les sciences ; oui, l’école est le lieu du beau – c’est pourquoi les arts et la culture y ont toute leur place, et il est très important que nous les valorisions toujours davantage ; mais l’école, c’est aussi le lieu du bien, celui où l’on apprend à respecter les autres – j’ai donc souhaité que l’on dise : lire, écrire, compter et respecter autrui.
Je serais en totale contradiction avec moi-même si j’étais favorable à cet amendement, puisque cette notion de respect d’autrui se retrouverait d’un seul coup en suspension, sans le socle de la morale qui la fonde comme le premier des préceptes, dont tous les autres découlent.
L’école de la République doit évidemment dispenser un enseignement moral et civique ; la dimension morale appuie la dimension civique, comme la dimension civique soutient la dimension morale.