Je me souviens de ma salle de classe d’adolescent : il y avait une carte physique au recto, administrative au verso. Mais à cette époque, il n’y avait que quatre-vingt-dix départements en France hexagonale. Lorsque je suis devenu enseignant, j’ai eu la chance de retrouver la même salle de classe : les cartes, bien que vieillissantes, étaient toujours les mêmes.
Je soutiens les interventions de Maurice Antiste et de Marie-Noëlle Lienemann parce que, dans toutes les salles de classe, l’image cartographique de la France se réduit essentiellement à l’Hexagone. Or, nous le disons régulièrement et, pour ma part, je l’indique souvent, ce sont nous, les outre-mer, que nous soyons dans l’océan Indien, dans l’océan Pacifique, dans l’océan Atlantique, en Amérique du Nord, dans la Caraïbe, qui donnons à la France sa dimension universelle.
Lorsqu’un enfant voit une carte de l’Hexagone, il ne sait même pas qu’il existe des départements d’outre-mer. Fréquemment et encore récemment, par exemple, on a comparé la Guyane à une île, alors que, avec ses 84 000 kilomètres carrés, sa superficie est identique à celle de l’Autriche !
À cet égard, on ne saurait rétrécir à l’endroit de nos enfants l’image de la France et de sa géographie en ne représentant pas les outre-mer sur la carte de France.
C’est la raison pour laquelle l’article adopté par l’Assemblée nationale prévoyait d’afficher une carte représentant les outre-mer dans toutes les salles de classe.