Je vais essayer d’être bref, même si, là encore, le sujet est vraiment important.
La position que nous défendons en la matière est en parfaite cohérence avec ce que nous avons dit non pas à l’article 1er – je confirme le caractère acrobatique, que vous soupçonniez, du rapprochement que vous avez fait, madame la sénatrice Brulin –, mais à propos de la dimension nationale des Inspé, s’agissant de notre souhait de garantir l’homogénéité de l’ensemble des formations.
Le ministère de l’éducation nationale et le ministère de l’enseignement supérieur choisissent leurs recteurs avec grand soin ; de la même façon – je l’assume –, et dans la grande tradition de l’école républicaine, il est essentiel que le ministère de l’éducation nationale dispose de certaines garanties sur le sujet qui est le plus important pour l’amélioration de la qualité du système scolaire, c’est-à-dire la formation des professeurs.
J’assume complètement l’idée que cette nomination ne doit pas être laissée au hasard, mais maîtrisée dans le sens de la qualité. Bien sûr, nous avons d’ores et déjà des directeurs de qualité ; mais cela résulte de processus que je qualifierais d’aléatoires. Au demeurant, les signatures de la ministre de l’enseignement supérieur et du ministre de l’éducation nationale sont déjà requises aujourd’hui, mais en fin de processus, à un moment où, en réalité, elles sont purement formelles.
Il s’agit donc tout simplement de redonner leur sens à ces signatures, notamment en créant une liste d’aptitude et en conférant un rôle au recteur et au président de l’université de rattachement en amont de la décision. C’est le comité présidé par le recteur et par le président de l’université qui auditionnera les candidats aux fonctions de directeur – un décret définira les conditions à remplir pour accéder à ces fonctions.
Mais je le dis d’emblée : celles-ci ont vocation à être occupées par des personnalités de très haut niveau, tant d’un point de vue scientifique que du point de vue de leurs capacités de management – c’est ce que nous attendons des recteurs. À mes yeux, il peut s’agir de personnalités françaises mais aussi étrangères. Nous devons nous placer dans une logique académique ; or, dans une telle logique, l’excellence peut venir de France ou d’ailleurs.
L’objectif est vraiment de renforcer la direction des Inspé, au service de la qualité de la formation des professeurs. C’est un sujet dont nous parlons, évidemment, avec les actuels directeurs et directrices d’Espé, que je salue ; les concertations que nous avons eues avec eux ont été de grande qualité et nous ont permis d’élaborer des propositions qui me semblent elles-mêmes de qualité, qu’il s’agisse des dispositions qui ont vocation à figurer dans la loi ou des suites réglementaires dont nous continuons à discuter avec les organisations syndicales.