Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 17 mai 2019 à 14h30
Pour une école de la confiance — Articles additionnels après l'article 12 bis

Jean-Michel Blanquer :

Comme l’a souligné M. le rapporteur, il s’agit encore une fois d’une grande question. Son traitement nécessite une résolution multifactorielle, ce que nous avons d’ailleurs déjà commencé à faire.

La mise en perspective de la problématique est intéressante. Se posent à la fois la question de l’affectation des jeunes enseignants en REP et en REP+, celle de la pérennité des postes et celle du travail d’équipe, assez liée à la précédente.

En ce qui concerne la pérennité, je citerai des chiffres rassurants : la moyenne d’exercice est de huit ans en REP et en REP+, contre dix ans ailleurs. Certes, on pourra me rétorquer que cet exercice pendant huit ans est plus ou moins volontaire et que la vraie question est celle de la création du désir.

Quoi qu’il en soit, il importe d’aborder ce sujet avec subtilité, car exercer en REP et en REP+ peut être source de très grand bonheur. On peut être excellent professeur tout en étant jeune et moins bon professeur en étant plus âgé en REP+. Bref, ce sujet ne doit pas faire l’objet d’une approche binaire – ce n’est d’ailleurs pas votre position, mesdames les sénatrices.

Cela dit, nous travaillons sur ces questions et nous avons obtenu de premiers résultats intéressants. La prime REP+, de 2 000 euros par an, que nous avons mise en place a constitué un élément d’attractivité auprès des personnels plus expérimentés. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et en REP+ a eu le même effet. J’en profite pour signaler que cette mesure a aussi eu une incidence positive sur la mixité sociale en REP et en REP+.

Ce ne sont certes que des premiers bourgeons, mais nous comptons également sur notre politique de gestion des ressources humaines de proximité, articulée avec les thématiques de profilage de postes que nous avons évoquées.

Je ne pense pas que vos propositions soient appropriées du point de vue législatif. Bien sûr, j’adhère à l’esprit de ces amendements, mais la solution passera par des stratégies de politiques publiques, dont je viens de vous donner quelques éléments. C’est uniquement pour cette raison que j’émets un avis défavorable sur ces deux amendements.

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