Cet article vise à modifier le recrutement des assistants d’éducation. Ainsi, les étudiants qui se destinent à être enseignants devraient pouvoir découvrir et apprendre progressivement et sans pression ce métier via le cumul d’une rémunération et d’une bourse d’études.
Par ce biais, l’objectif est, d’une part, de renforcer l’attractivité du métier d’enseignant à travers une accession plus aisée des jeunes issus des classes populaires à une carrière de professeur et, d’autre part, de permettre aux enseignants en devenir d’acquérir des compétences pédagogiques pratiques.
Néanmoins, vous le comprendrez aisément, monsieur le ministre, plusieurs collègues et moi-même avons un certain nombre de questions sur ce nouveau mode de recrutement.
Ainsi, les assistants d’éducation se verraient octroyer un salaire compris entre 893 et 980 euros par mois dès leur deuxième année de licence, à condition de préparer les concours de professeur des écoles, de collège ou de lycée. Mais est-ce un salaire brut ou net ?
Comment peut-on légitimement penser qu’il leur sera possible de préparer les cours qu’ils dispenseront à leur classe – cela prend énormément de temps – tout en continuant à suivre leurs études et à préparer les concours ? Un accompagnement accru pour ces jeunes enseignants inexpérimentés est-il prévu ou est-il envisageable, sur le modèle d’un binôme de tutelle volontaire ?
Enfin, pouvez-vous certifier, devant la Haute Assemblée, que ce mode de prérecrutement n’a pas vocation, à court, à moyen ou à long terme, à pallier, à coût réduit, les difficultés de recrutement et de remplacement des enseignants, ce qui risquerait d’accélérer la dévalorisation des vocations éducatives ?