Intervention de Marie-Pierre Monier

Réunion du 17 mai 2019 à 14h30
Pour une école de la confiance — Article 14

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

L’article 14 dispose que les assistants d’éducation inscrits dans un établissement préparant le concours du professorat ou des personnels d’éducation pourront progressivement exercer des fonctions pédagogiques d’enseignement ou d’éducation. Cette activité progressive pourra donc concerner l’enseignement comme les fonctions de conseiller principal d’éducation – CPE –, d’employé au centre de documentation et d’information, le CDI, voire de psychologue de l’éducation nationale.

Je connais les difficultés à pourvoir certains postes dans certaines disciplines déficitaires, comme l’allemand, les mathématiques ou les lettres classiques, disciplines pour lesquelles on recourt massivement aux contractuels actuellement.

Le dispositif, s’il était bien encadré, permettrait aux jeunes de se préparer au métier d’enseignant et, éventuellement, être source d’attractivité pour la carrière. Mais il faut être très prudent : comme on l’a dit, se retrouver tout seul face à une classe est très dur surtout si, comme vous l’avez suggéré, monsieur le ministre, il est question d’étudiants à partir de la deuxième année de licence, ou L2, soit deux ans à peine après le bac.

Cet article ne résulte-t-il pas – je sais que vous n’aimez pas qu’on le dise – d’une vision comptable du système et non de la prise en compte de l’intérêt des élèves et du professeur ?

Les assistants d’éducation ainsi employés pourraient se retrouver devant les élèves sans avoir reçu la formation adéquate ni avoir passé de concours. On peut ainsi légitimement s’interroger sur le sort de ceux qui auront commencé à enseigner en tant qu’assistants d’éducation et qui, par la suite, ne seraient pas reçus au concours.

Ces étudiants constitueront par ailleurs une main-d’œuvre bon marché, puisqu’ils occuperont les mêmes fonctions qu’un enseignant, sans toucher le même salaire ni avoir le même statut. On a aussi évoqué des indemnités complémentaires dérisoires à leur traitement d’assistant de direction.

Bref, monsieur le ministre, pourriez-vous nous rassurer un petit peu sur tous ces points ?

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