Intervention de Jean-Pierre Decool

Réunion du 16 mai 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Unité pour détenus violents de la prison de sequedin

Photo de Jean-Pierre DecoolJean-Pierre Decool :

Ma question s’adresse à Mme la garde des sceaux et concerne le projet qu’il est convenu d’appeler « unité pour détenus violents ». Cette structure nouvelle est destinée à accueillir des détenus dont le seul langage est la violence verbale et physique, ce qui rend bien entendu très difficile, voire impossible la cohabitation avec les autres détenus et, a fortiori, avec le personnel pénitentiaire.

Compte tenu de l’augmentation significative des agressions et de la difficulté à gérer cette violence, une réflexion s’est engagée pour tenter de trouver des solutions nouvelles, d’où le concept « d’unité pour détenus violents », dont la vocation est de resociabiliser des individus pour lesquels la prise en charge classique n’est plus adaptée. Il s’agit de mettre en œuvre les conditions d’une possible intégration en détention classique.

Pour la première fois en France, une telle unité a été ouverte dans la prison de Sequedin, dans le Nord. Pourquoi ce choix ? L’établissement nordiste dispose d’une expérience forte en matière de prise en charge psychologique et, donc, d’un vrai savoir-faire, ce qui a permis d’accélérer le dispositif.

Cette unité, que j’ai eu l’occasion de visiter la semaine dernière, permet d’accueillir une dizaine de ces « détenus violents » dans des cellules individuelles, pour un suivi très personnalisé par des psychologues, des conseillers pénitentiaires et des surveillants. Je n’entre pas dans le détail, mais le séjour ne doit pas dépasser neuf mois.

En discutant longuement avec les acteurs du projet, j’ai ressenti une véritable motivation, une conviction forte sur l’opportunité de ce concept, qu’il convient d’encourager. Certes, il faudra du recul pour apprécier l’efficacité de ce dispositif récent.

Quelles seront donc vos orientations, madame la garde des sceaux ? On évoque le développement d’initiatives identiques à Strasbourg ou Marseille. Prendrez-vous le temps d’évaluer l’expérimentation de Sequedin avant d’engager d’autres projets ou seront-ils lancés rapidement ? Si tel était le cas, quel serait le coût de cette opération ? Quels moyens entendez-vous mobiliser ?

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