… pour des raisons qui sont sensiblement les mêmes que celles que je vais exposer, à la différence près que mon but n’est certainement pas de « supprimer » les jardins d’enfants. Ce mot est beaucoup trop fort. Nous voulons une période de transition pour que les jardins d’enfants puissent maintenir ce qui va bien et s’améliorer sur ce qui ne va pas. C’est tout ce que nous souhaitons, avec plusieurs possibilités que j’ai énumérées.
Je vais redessiner devant vous les scénarios positifs, y compris pour l’emploi, mais d’abord et avant tout pour les enfants.
On peut avoir un jardin d’enfants qui décide de faire ce que j’ai indiqué en premier, c’est-à-dire se reconvertir pour la tranche d’âge au-dessous de 3 ans. On aura ainsi un continuum jardin d’enfants-école maternelle qui peut être excellent. Je citais hier le cas d’Arras, où il y a une très bonne coopération entre les personnels municipaux de la petite enfance et les personnels de l’éducation nationale. C’est très souhaitable d’arriver à ce type d’organisation.
Je n’ai aucun problème à m’associer à l’hommage que vous avez rendu, monsieur le rapporteur, aux personnels de la petite enfance. Nous avons besoin de complémentarité et d’union, nous avons besoin que règne un esprit d’équipe entre ces personnels.
Ce scénario, qui est très bon, va probablement se dérouler dans un certain nombre de cas.
Il arrivera aussi que le jardin d’enfants souhaite devenir une école maternelle à part entière. Il conservera sa saveur propre de jardin d’enfants, car nous ne lui demandons pas d’abandonner sa tradition et de renoncer à faire ce en quoi il excelle. Nous attendons seulement de lui qu’il se mette en conformité avec des standards de qualité. Une demande qu’acceptent d’ailleurs parfaitement, comme cela a été très bien dit, ces jardins d’enfants. Dès lors qu’ils ont le sentiment de faire partie d’un système de qualité, ils n’ont aucun problème à se soumettre aux contrôles de l’éducation nationale. La procédure est tout à fait normale pour une structure qui s’occupe d’enfants de trois à six ans. En réalité, il y a un terrain d’entente sur ce sujet.
Je ne souscris pas au propos du rapporteur selon lequel il est impossible de transformer au bout de trois ans un jardin d’enfants en école maternelle. Je ne vois absolument pas ce qui lui permet d’affirmer une chose pareille. D’ailleurs, l’évolution que nous allons impulser constituera même une opportunité pour accélérer le déroulement de carrière de certains des personnels employés dans les jardins d’enfants. Il est donc tout à fait possible de hisser vers le haut l’ensemble du système.
Bien entendu, cela ne me pose aucun problème de déclarer publiquement le respect que j’ai pour tous les aspects positifs qui ressortent du bilan des jardins d’enfants. J’affirme bien volontiers mon respect des traditions existantes. Ce que nous recherchons au travers de cette loi, c’est à garantir une instruction de qualité pour tous les enfants et à élaborer des règles du jeu communes, en matière de gratuité, par exemple, un objectif certainement non négligeable sur l’ensemble de ces travées.
Je crains que l’opinion exprimée par certains d’entre vous n’ait été influencée par des inquiétudes qui n’étaient pas fondées. Nous ne voulons pas supprimer les structures qui existent ! Autrement dit, un jardin d’enfants qui existe aujourd’hui a toutes les chances d’exister encore demain. Simplement, il aura vécu des transformations qui l’auront tiré vers le haut, et je suis tout à fait prêt à donner des garanties en la matière.
Je termine mon intervention en gardant le brin d’utopie qui l’a caractérisée : je pense qu’à l’écoute de mes arguments vous devriez logiquement voter cette disposition, car elle correspond à l’exposé des motifs des amendements soutenus par la plupart d’entre vous.