Nous abordons dans cet article 6 la création des établissements publics locaux d’enseignement international, ou EPLEI.
En tant que sénatrice représentant les Français établis hors de France, attachée au plurilinguisme, je ne peux qu’approuver la création d’écoles qui promeuvent des enseignements en langue vivante étrangère. Nous ne pouvons en effet que nous réjouir de voir de futurs élèves devenir parfaitement bilingues, voire trilingues à la sortie de leurs études secondaires, comme c’est souvent le cas dans les établissements du réseau d’enseignement français à l’étranger.
De plus, il convient que les enfants des salariés des organisations européennes ou internationales, à qui ces EPLEI s’adressent en priorité, puissent bénéficier d’un enseignement dans leur langue maternelle, en allemand, en anglais ou dans une autre langue.
C’est pourquoi, au vu de ce contexte, le fait que l’admission des élèves soit soumise à la vérification de leur aptitude à suivre les enseignements dans la langue de la section pour laquelle ils sont candidats ne me semble pas poser de difficultés majeures, même si un test peut se révéler inutilement stressant pour les plus jeunes et si les enfants de 3 ans peuvent apprendre une langue très rapidement.
Par ailleurs, si notre pays souhaite à l’avenir accueillir ces organisations internationales, la création de ces établissements est un préalable nécessaire.
Cependant, je m’interroge sur le fait que ces futurs EPLEI, qui relèvent de la tutelle conjointe du ministère de l’éducation nationale et du Conseil des écoles européennes, prépareront soit à l’option internationale du diplôme national du brevet et du baccalauréat, soit au baccalauréat européen. Or ce sont des programmes différents, des pratiques différentes, qui ne s’adressent pas au même public et n’ont pas les mêmes objectifs.
L’instauration de ces établissements ne doit surtout pas nous faire oublier, mes chers collègues, l’immense défi que représente l’enseignement des langues étrangères au sein de notre pays. Chaque élève devrait pouvoir maîtriser une langue étrangère au moins à la fin de ses études secondaires, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui.
Monsieur le ministre, au côté de ces nouveaux établissements, il est indispensable de développer, sur l’ensemble du territoire, des sections internationales, qui permettent d’intégrer, au sein du système français, un enseignement ouvert sur le monde.
Ce n’est que par cette politique ambitieuse que nous parviendrons définitivement à mettre un terme à l’échec relatif de l’enseignement des langues vivantes en France.