Merci à Alain Milon pour l'équilibre qu'il a trouvé dans son rapport : comme souvent, je m'y retrouve... sauf dans sa conclusion, puisqu'Alain Milon, comme souvent, votera le texte malgré tous ses défauts.
Ce qui nous gêne, c'est que nous légiférons à l'aveugle : nous ne discutons pas des financements - mais c'est la règle. Le Gouvernement nous demande de l'habiliter à prendre beaucoup d'ordonnances - contre lesquelles nous sommes par principe - avec la justification suivante : « nous n'avons pas eu le temps de la concertation, mais ne vous inquiétez pas, on vous tiendra au courant. »
Le numerus clausus est une revendication portée depuis longtemps. Mais en fait, le Gouvernement se défausse sur les présidents d'université sans leur donner de moyens. C'est donc une mesure en trompe-l'oeil. Dans les territoires, quels qu'ils soient, il y a un manque criant de médecins, et de la souffrance dans les équipes ; ce texte n'est pas à la hauteur. Les urgences de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) sont partout en grève. Je suis allé apporter mon soutien à l'hôpital Henri-Mondor dans le Val-de-Marne : il y manque sept médecins ! L'AP-HP, fleuron de notre système de santé, perd ses professionnels ; médecins et infirmiers n'ont plus le temps de former les étudiants. Il est difficile dans ces conditions que les professionnels aient envie de rester. Nous sommes donc tout à fait défavorables à ce texte.